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Auteur d’une thèse sur l’Etat islamique et les motivations des départs vers les zones de guerre, Montassir Sakh (né à Rabat) estime que les politiques de déradicalisation en France ne sont pas adaptées à la réalité du terrain et que «le terrorisme est un échec de l’islam en France».

“La question du terrorisme est une question sociale”.

Globalement, quels constats faites-vous du traitement du «sujet» musulman, pour reprendre vos mots, lorsqu’on évoque la question du terrorisme en France ?

[…]Elles vont se déployer au niveau des banlieues, et portent dorénavant sur l’ensemble de la question de l’islam – la fermeture des mosquées, l’attention portée aux signes distinctifs de cette religion entre autres –, la mise en place de plusieurs politiques au sein des universités pour former des nouveaux professionnels de «la Radicalisation» par exemple, ou la formation de nouveaux éducateurs qui vont travailler sur des populations considérées comme productrices de terroristes et, ainsi, stigmatisées.

On ne peut tout de même pas laisser ouvertes des mosquées susceptibles de propager des discours haineux, pour reprendre votre exemple…

Bien sûr, mais la question du terrorisme tombe dans l’incompréhension totale. Ce qui ressort du travail que je mène sur la question de l’islam, c’est que le terrorisme est un échec de l’islam en France – échec à intégrer des populations, à pouvoir être un vecteur de pacification sociale là où la marginalisation explose. Or l’islam est une chance pour les zones déshéritées, et les mosquées – comme plusieurs autres associations et lieux de culte chrétiens, judaïques ou d’autres religions – jouent un rôle très important dans l’éducation des jeunes en situation de fragilité sociale ou en quête d’une société moins violente que celle encadrée par les mécanismes étatiques et capitalistes. Les politiques publiques ont toujours été conscientes du rôle joué par l’islam dans la réintégration de la population. […]

Ce débat sur la déchéance de nationalité montre que l’idéologie selon laquelle une nation se définit selon son ethnicité, est toujours existante. Il n’est pas non plus sans rappeler la déchéance de nationalité qui frappa les juifs dans les années 40, et montre ainsi qu’il y a toujours cette capacité à retrouver une nation pure.

yabiladi

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