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13/10/2022

Le Sacré-Coeur, qui était jusqu’à présent inscrit aux monuments historiques, pourrait être classé après le vote en Conseil de Paris cette semaine. Les parlementaires demandent à Rima Abdul-Malak de renoncer, «au nom de la mémoire des communards», au classement de l’édifice aux monuments historiques.

Les sénateurs du groupe CRCE à majorité communistes ont annoncé jeudi le dépôt d’une proposition de résolution invitant la ministre de la Culture à renoncer, «au nom de la mémoire des communards», au classement du Sacré-Cœur aux monuments historiques. Le Conseil de Paris a donné mardi son feu vert au classement de la basilique parisienne, alors que le sujet est sensible pour une partie de la gauche.

L’histoire de la basilique de la butte Montmartre est en effet liée à la Commune, épisode insurrectionnel sanglant qui a débuté par la prise de canons sur le même site. «C’est une histoire commune de la gauche qui est en train d’être oubliée», a déploré auprès de l’AFP l’auteur de la proposition de résolution, Pierre Ouzoulias. Il juge en outre «indigne» de la part de la maire PS de Paris Anne Hidalgo «d’avancer l’argument budgétaire» pour demander à l’État d’octroyer à la basilique cette reconnaissance.

Après l’écrasement de la Commune en 1871, l’Assemblée nationale dominée par les conservateurs déclara d’utilité publique la construction du Sacré-Cœur, terminée en 1923, et depuis associée à l’«ordre moral» répressif de l’époque.

Une proposition de résolution n’a pas de caractère contraignant, mais elle a vocation a alerté le gouvernement. «Cela fait partie du droit de pétition du Parlement», explique le sénateur des Hauts-de-Seine et historien, pour qui «il était difficile de ne rien faire».

«Nous refusons de tourner le dos au souvenir du printemps 1871 et à ce moment unique de l’Histoire de France où des femmes et des hommes se sont battus et ont donné leur vie pour porter haut et fort les valeurs universelles de liberté, d’égalité et de fraternité, à travers l’émergence du droit du travail, l’école gratuite et laïque pour tous, l’égalité d’accès à la justice, la séparation de l’Église et de l’État, la promotion de l’art et de la culture et tant d’autres choses encore», ont écrit les sénateurs du groupe CRCE.

Le Figaro

13/09/2022

Le Sacré-Cœur, l’un des monuments les plus visités et photographiés de Paris, doit être bientôt classé au titre des monuments historiques, a indiqué mardi 13 septembre l’adjointe au patrimoine, qui avait repoussé le dossier en raison des commémorations des 150 ans de la Commune. Lors du prochain conseil municipal, mi-octobre, les élus parisiens se prononceront pour autoriser l’État à classer monument historique la célèbre basilique, le niveau de protection le plus élevé, a indiqué Karen Taïeb lors d’une conférence de presse.

En 2020, l’adjointe au patrimoine avait obtenu l’inscription au titre des monuments historiques, le premier niveau de protection, pour l’église de pierre blanche perchée sur la butte Montmartre, la plus visitée de la capitale après Notre-Dame. Mais sur 96 édifices cultuels appartenant à la Ville, le Sacré-Cœur ne sera que le 67e à obtenir son classement, indique la mairie, alors que la campagne pour leur protection a démarré en 2011. «C’était une volonté de la maire» Anne Hidalgo de faire classer le monument, a souligné Karen Taïeb, mais «on ne peut pas oublier la partie mémorielle».

C’est en effet au pied du Sacré-Cœur, dans le square Louise-Michel, que la maire a commémoré début 2021 les 150 ans de la Commune, épisode insurrectionnel sanglant qui a débuté par la prise de canons à l’emplacement de la basilique, avant que celle-ci ne soit construite. En 1873, l’Assemblée nationale dominée par les conservateurs déclara d’utilité publique la basilique, terminée en 1923 et depuis associée à l’«ordre moral» répressif de l’époque. Ainsi, et même si «les historiens montrent qu’il n’y a pas de lien entre la création de cette basilique et la Commune, il y a eu des événements marquants qu’on ne peut pas écarter», explique Karen Taïeb qui avait fait le choix de décaler le classement pour ne pas «que les deux événements se chevauchent».

L’adjointe au patrimoine a par ailleurs annoncé pour 2023 la restauration des deux fontaines XIXe siècle de la place de Concorde, dont l’état dégradé est une critique récurrente des opposants à la maire. «Lille» et «Strasbourg», deux des huit guérites datant de 1837 qui entourent la place et représentent chacune une grande ville française, seront également restaurées avant les Jeux olympiques de 2024, pendant lesquels la vaste place sera transformée en stade éphémère pour accueillir, autour de l’obélisque, les compétitions dites de sport urbain (BMX freestyle, breaking dance, skateboard et basket à trois).

Le Figaro

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