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Deux hommes étaient convoqués pour répondre d’un cambriolage et d’un recel de bijoux volés. Un seul était présent. Les faits se sont produits à Blois.  

Tribunal correctionnel de Blois  

La scène se passe à Blois, quartier Quinière, le 23 avril 2020. Il est 13 h 30, une femme appelle la police après avoir entendu du bruit provenant de sa chambre. Sentant une odeur de cigarette mêlée de parfum, elle aperçoit par la fenêtre restée ouverte deux hommes qui s’éloignent vers la rue Roland-Dorgelès. Elle constate que son ordinateur portable a disparu.  

Peu après, une patrouille de police repère deux individus pouvant correspondre au signalement. Les deux hommes sont porteurs de quatre chaînes en or de provenance douteuse. Il s’avère que les bijoux ont été volés trois jours plus tôt et que leur propriétaire les reconnaît formellement au commissariat. De plus, la semelle de l’un des deux mis en cause correspond avec une trace de chaussure laissée sur le bord de la fenêtre de l’appartement de la Quinière.  

La police soupçonne également les deux hommes d’une tentative de vol de vélo dont le propriétaire affirme reconnaître les auteurs sur planches photographiques. Lors de leur interpellation, les voleurs présumés ont donné de faux noms, mais les policiers ont pu retrouver leur véritable identité et établir qu’ils étaient nés respectivement au Maroc et en Algérie. 

Six condamnations et une incarcération 

Seul Mehdi a comparu dans le box mardi 30 août. Incarcéré en mars dernier, ce Marocain de 22 ans purge trois peines de prison pour vols et recel. Comme lors de sa garde à vue, il a nié les faits reprochés. « Je n’ai pas volé d’ordinateur, cette femme me voyait tous les jours dans le quartier, c’est pour ça qu’elle m’a identifié. Quant aux chaînes en or, je les avais trouvées au pied d’un arbre, c’était une cachette connue, je ne savais pas que les bijoux étaient volés. » De même, le jeune homme conteste avoir voulu voler le vélo. Quant à l’empreinte de chaussure sur la fenêtre, c’était celle de son comparse absent à l’audience.  

« Si je résume, vous n’avez rien fait », observe la présidente Julie Rouvet. « Exact, d’habitude, quand c’est moi, je reconnais. » Le jeune homme précise être arrivé en France à l’âge de 17 ans avec l’ambition de devenir footballeur. « C’est la seule chose que j’aime faire. » Faute d’être repéré par un club, il a travaillé, s’est marié, puis a divorcé avant de « faire des bêtises », en l’occurrence des vols qui lui ont valu six condamnations et une incarcération qui prendra fin en janvier 2023.  

Dans ses réquisitions, Xavier Sorin, auditeur de justice, a rappelé que l’an dernier, 230.000 cambriolages ont été commis en France avec leur lot de conséquences matérielles mais aussi psychologiques pour les victimes. Estimant que les infractions étaient caractérisées, sauf la tentative de vol du vélo trop peu étayée, il a requis six mois et trois mois de prison ferme.  

En défense, Me Sandrine Audeval a critiqué une procédure « ni faite ni à faire » et a plaidé la relaxe en raison du manque de preuves. « On n’a pas retrouvé l’ordinateur et il n’est pas établi que mon client savait que ces bijoux provenaient d’un vol. »  

Le prévenu présent a été relaxé pour le vol et la tentative de vol mais a été condamné à deux mois de prison pour le recel, peine confondue avec celle en cours d’exécution. Son complice absent a été condamné à trois mois avec sursis pour le vol de l’ordinateur et le recel de bijoux.  

La Nouvelle République

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