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Papier de Faïza Zerouala, journaliste au Bondy Blog

Ils ne veulent plus être là juste “pour colorer la photo”. A l’occasion des élections municipales, plusieurs mairies pourraient être remportées par des candidat(e)s issu(e)s de la “diversité”, comme sont pudiquement appelés les descendants d’immigrés.

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Razzy Hammadi (PS)

Razzy Hammadi fait campagne à Montreuil, Azzedine Taibi à Stains et Sonia Dahou aux Ulis. Lors des élections municipales en 2008, les élus issus de l’immigration extra-européenne dans les conseils municipaux des villes de plus de 9000 habitants sont passés de 1069 à 2343, selon une étude du Haut conseil à l’Intégration (HCI). Mais ils ne représentent que 6,68% du total des élus. Bien peu accèdent à la fonction de maire -9 en métropole soit 0,4%- comme Mohand Hamoumou à Volvic, Rafika Rezgui à Chilly-Mazarin, Djoudé Merabet à Elbeuf.

Pourtant en 2007 Nicolas Sarkozy avait promu Rama Yade, Rachida Dati ou Fadela Amara, mettant ainsi la question de la diversité au premier plan. Le sociologue Éric Keslassy* considère qu’à droite cette question est devenue marginale. “L’UMP en est revenue. Si la diversité a pu exister c’est grâce à Nicolas Sarkozy qui y attachait de l’importance par calcul politique. Sa logique était plutôt de promouvoir quelques personnes sans créer des structures pour changer la donne.” […]

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Kamel Hamza (UMP)

Ce sentiment de relégation est partagé par Seïd Ferrat, tête de liste du mouvement citoyen “Ensemble, nous sommes Sevran”. En 2009, il s’engage au Parti socialiste dans l’espoir de “changer les choses de l’intérieur”. Il déchante et refuse d’être “l’Arabe de service ou une porte d’entrée vers les quartiers populaires” de la ville. […] Haouaria Hadj Chikh, candidate sur la liste citoyenne de Pape Diouf à Marseille a quitté le Front de gauche pour les mêmes raisons, “on ne nous confie aucune responsabilité”. […]

Ces difficultés ne surprennent pas Abbas Bendali, directeur du cabinet Solis auteur d’une enquête sur les élus de la diversité.

“Le monde politique est dur, souvent les personnes issues de l’immigration se voient répondre “tu n’es pas à ta place” ou “ce n’est pas avec les quartiers populaires qu’on gagne une élection”. Ce n’est pas recevable puisque sur les terrains les gens ont intégré le métissage”. […]

Kamel Hamza appelle à remplacer “la diversité symbole par la diversité active”. Seid Ferrat va plus loin. Pour lui “les personnes qui ont été les cautions sur les listes, qui se sont reniées ont fait plus de mal à la diversité que les autres. Dans notre ville par exemple, la maire adjointe en période de ramadan fustigeait les demandes des mosquées désireuses d’organiser des activités nocturnes alors qu’elle même avait un nom maghrébin. Elle était plus royaliste que le roi. Nous, on ne veut pas se trahir.

Huffington Post

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