Fdesouche

Alors que le «tournant énergétique» allemand est ralenti par les batailles de divers lobbys industriels et politiques, plusieurs études récentes montrent que c’est surtout le citoyen germanique lambda qui assure le développement du courant vert.

ÉCO QUARTIER VAUBAN À FRIBOURG-EN-BRISGAU

Selon l’enquête de l’institut TrendResearch de Brême, les panneaux solaires vissés sur les toits des particuliers ou les éoliennes et centrales à biogaz détenues par des privés représentent près du tiers des installations produisant de l’énergie renouvelable. Soit, en tout, 25 gigawatts de puissance installée, l’équivalent d’une quinzaine de centrales nucléaires classiques.

Claudia Kemfert, directrice du département Energie à l’Institut allemand de recherche économique (DIW), confirme :

«On peut dire que, pour l’instant, le développement du renouvelable est une affaire privée… Les chiffres du ministère parlent d’eux-mêmes : 50% du financement est assuré par les particuliers contre moins de 7% pour les quatre gros producteurs d’énergie.»

Bien sûr, ces derniers investissent aussi. Mais surtout dans de lourds projets, notamment les parcs éoliens offshore, qui accumulent actuellement retards et problèmes techniques.

Pendant ce temps, la participation des citoyens à l’essor vert adopte des formes variées. Il y a bien sûr les centaines de milliers de particuliers qui ont équipé leur pavillon de panneaux et radiateurs solaires. Ou les paysans qui se sont unis pour financer l’implantation d’une éolienne ou de quelques «ballons» de biogaz.

Au niveau communal, Jühnde, près de Göttingen (au centre du pays), a joué un rôle pilote dans le développement des «villages bioénergétiques». En 2006, les 1 000 habitants de cette bourgade ont été les premiers à investir dans une centrale à biogaz qui produit plus d’énergie que le village n’en consomme.

Compte tenu des sommes colossales nécessaires au financement de la transition énergétique, d’autres formes de participation sont en gestation. Par exemple pour financer la construction des lignes à haute tension nécessaires pour transporter le courant vert des zones productrices du nord vers le sud du pays, qui s’est jusqu’à présent surtout chauffé au nucléaire.

Le Land de Schleswig-Holstein (Nord) et le gestionnaire de réseaux Tennent vont ainsi proposer dès cette année la vente de parts d’une valeur de 1 000 euros dans des projets de construction de lignes électrifiées, avec un rendement annoncé de 4 à 5%. Séduit, le ministre fédéral de l’Environnement espère bientôt étendre ce modèle à toute l’Allemagne.

Libération

Fdesouche sur les réseaux sociaux