13/11/2025
Les voisins de Sara Sharif n’ont pas signalé à la police les mauvais traitements qu’elle subissait car ils craignaient d’être traités de racistes, selon une enquête de la protection de l’enfance.
La fillette de 10 ans a été retrouvée morte à son domicile de Woking, dans le Surrey, le 10 août 2023, après avoir été battue, brûlée, cagoulée et étranglée.
Urfan Sharif , le père de Sara, âgé de 43 ans, et Beinash Batool, sa belle-mère âgée de 31 ans, ont été condamnés à la prison à vie l’année dernière pour son meurtre après lui avoir fait subir des années de « cruauté inconcevable ».
Suite à ces condamnations, les autorités locales ont commandé une étude des pratiques de protection de l’enfance.
Le rapport a mis en évidence de nombreuses défaillances de la part de plusieurs autorités et a indiqué que les voisins de la famille avaient peur de signaler « ce qui les inquiétait concernant ce qu’ils entendaient » au sein du foyer Sharif.
« Ils craignaient d’être taxés de racisme, notamment sur les réseaux sociaux », écrivent les auteurs du rapport.
« Tout en comprenant leur point de vue, il est préoccupant que l’appartenance ethnique ait constitué un obstacle au signalement de possibles abus sur mineurs, et il est nécessaire de surmonter cet obstacle. »
[…]Le rapport indique également qu’un employé municipal s’est rendu au mauvais domicile deux jours seulement avant le décès de Sara, car une adresse obsolète avait été enregistrée.
[…]Sara était connue des services sociaux depuis sa naissance et a été placée en famille d’accueil à deux reprises avant son décès.
Les travailleurs sociaux ont soulevé à plusieurs reprises de « sérieuses inquiétudes » quant au risque de violence physique et psychologique auquel elle était exposée.
Malgré trois séries d’audiences devant le tribunal des affaires familiales à partir de 2013, Sara a été systématiquement renvoyée chez ses parents.
Sharif s’est vu confier la garde de Sara en 2019, malgré le fait que le juge était au courant des nombreuses allégations d’abus et de violence domestique portées contre lui.
Le rapport a mis en évidence un problème majeur de partage d’informations entre les différents organismes, tels que les tribunaux, les services sociaux et la police. C’est en partie ce manquement qui a conduit au retour de Sara chez son père en 2019 , selon le rapport.
Le rapport concluait que le décès de Sara n’avait pas été causé par « un dysfonctionnement spécifique au sein du système de protection ».
[…]Le communiqué ajoutait : « Toutefois, l’avis d’experts donné à la commission d’enquête par la communauté musulmane locale suggère qu’il aurait été très inhabituel qu’une enfant aussi jeune décide de porter le hijab sans que ni les membres de sa famille ni ses pairs ne fassent de même. »
Les ecchymoses de Sara étant devenues si importantes que son hijab ne pouvait plus les dissimuler, son père et sa belle-mère l’ont retirée de l’école pour qu’elle reçoive un enseignement à domicile.
[…]Le rapport notait également que Sara, qui avait une mère polonaise et un père pakistanais, avait un « héritage complexe ».
Le texte poursuivait : « Née et élevée en Angleterre dans un quartier ouvrier blanc anglais et fréquentant des écoles majoritairement blanches, les images et les sons de Sara étaient anglais, mais sa vie familiale se déroulait avec ses parents, qui n’étaient pas d’origine anglaise. »
« Plus tard, elle a vécu avec son père, né au Pakistan, et sa belle-mère, elle aussi d’origine pakistanaise. »
« Les professionnels n’ont jamais cherché à comprendre l’impact que cela avait eu sur Sara ou sa famille. »
[…](accessible via une archive)
12/12/2024
L’affaire Sara Sharif concerne la mort tragique d’une fillette de 10 ans, retrouvée avec plus de 70 blessures dans son domicile à Woking, en Angleterre, en août 2023. Son père, Urfan Sharif, sa belle-mère, Beinash Batool, et son oncle, Faisal Malik, ont été jugés responsables. Sharif, décrit comme manipulateur et violent, avait un historique d’abus sur des femmes et des enfants.
Sara avait été soumise à des violences prolongées, dissimulées par un manque de suivi des services sociaux malgré des signalements par ses enseignants. Après sa mort, causée par des coups portés avec une batte de cricket et un tuyau en métal, Sharif et Batool ont fui au Pakistan, laissant une confession écrite.
Cette affaire a révélé de graves failles dans le système de protection de l’enfance et a suscité des appels à des réformes pour éviter de tels drames à l’avenir.
L’enquête sur la mort de Sara Sharif devrait examiner si des préoccupations liées aux sensibilités culturelles ont empêché les enseignants de poser des questions après que la fillette de 10 ans a commencé à porter un hijab pour dissimuler des ecchymoses, a suggéré le député Will Forster. Sharif et sa belle-mère, Beinash Batool, reconnus coupables de son meurtre, avaient forcé Sara à porter le hijab alors qu’elle subissait des violences graves, notamment des coups et des tortures.
Sara avait été retirée de l’école à deux reprises, ce qui avait entravé le suivi de sa situation par les services sociaux, bien qu’ils aient été alertés par ses enseignants de ses blessures. Ces signalements n’ont pas été traités efficacement, laissant Sara vulnérable. Will Forster appelle à une enquête approfondie pour comprendre comment le système a échoué et éviter que de tels drames ne se reproduisent.
La commissaire à l’enfance, Dame Rachel de Souza, a souligné des failles profondes dans le système de protection de l’enfance et a demandé des changements, notamment un meilleur suivi des enfants scolarisés à domicile. Elle a exhorté les autorités à transformer les promesses de “plus jamais ça” en actions concrètes pour honorer la mémoire de Sara.






