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Article de la série « Ils feront le monde » sur Chuka Umunna, «l’Obama anglais».

Surtout, la politique reste un bastion blanc, comme l’atteste la présence de seulement 27 élus issus de minorités ethniques sur les 650 membres de la Chambre basse. Mais sans doute a-t-il choisi le mauvais parti pour monter encore.

Un homme politique anglais conservateur ? Les stéréotypes voudraient qu’il soit éduqué dans un coûteux collège privé, qu’il porte des costumes faits sur mesure à Savile Row et qu’il récite les sonnets shakespeariens sans accent. On attend, de surcroît, qu’il ait été avocat, banquier ou expert-comptable à la City et soit anglican, la religion d’Etat.

Si Chuka Umunna, 35 ans, remplit toutes ces cases, la coqueluche de Westminster n’en est pas moins travailliste. «Je souhaite un monde plus juste, plus égal, plus durable>», explique le ministre du commerce du cabinet fantôme de l’opposition travailliste à propos de son adhésion à la gauche.

A l’instar du quotidien populaire Daily Mail, beaucoup voient dans ce fils d’un immigrant nigérian et d’une avocate d’origine irlandaise « le futur Obama britannique ». Métissé, avocat de formation, grand, élancé et charismatique : le natif du sud de Londres possède bien des traits communs avec l’actuel président américain.

L’espoir travailliste espère un jour devenir le premier Noir à occuper le 10 Downing Street. Et il ne néglige rien pour cela.

Le parcours de Chuka Umunna est spectaculaire. C’est une histoire de réussite sociale et multiculturelle à l’anglaise digne d’un roman d’Hanif Kureishi. Celle d’abord de son père Bennett, Nigérian chrétien appartenant à l’ethnie ibo qui débarque sans le sou à Liverpool en 1964, avant de fonder avec succès une entreprise d’import-export avec l’Afrique. Sa mère est une Anglaise blanche dont le père d’origine irlandaise fut juge à la Haute Cour de Londres après avoir été magistrat au procès de Nuremberg contre les responsables nazis. […]

Le Monde

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