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Le leader de l’UKIP devoile les premières affiches électorales et fait de l’immigration le coeur de la campagne de son parti.

En campagne pour les élections générales, Nigel Farage a déclaré que l’immigration, sur la dernière décennie, a rendu les villes et villages de Grande-Bretagne méconnaissables pour la plupart des gens, alors qu’il dévoilait les premières affiches du Parti pour l’Indépendance du Royaume-Uni (UKIP); une photographie des blanches falaises de Douvres, sur lesquelles montent trois escalators.
Le leader de l’UKIP a annoncé qu’il faisait de l’immigration son principal thème de campagne et souhaite avoir la chance de mettre David Cameron sur le grill, à propos de ce sujet à l’occasion du débat télévisé entre les leaders des grands partis, qui doit avoir lieu plus tard dans la semaine.
Se tenant devant ses nouvelles affiches dans le parking d’un pub de St Margaret’s Bay, près de Douvres, Farage est allé au-delà des habituels arguments quant la pression mise par l’immigration sur les salaires, les écoles et les hôpitaux, pour tenir un discours plus émotionnel, évoquant le fait que l’immigration est en train de changer la culture même du pays.
Il a dit que l’immigration était la préoccupation numéro un de l’électorat dans “tous les sondages d’opinion”, bien que certains sondages mettent le système de santé en première place.
L’affiche est une variation d’une plus ancienne, montrant un unique escalator menant en haut de la falaise. Son slogan est désormais : “l’immigration est trois fois plus importante que ce que les Tories (parti conservateur, actuellement au pouvoir) ont promis.”

Farage a déclaré que l’immigration avait un impact sur les services d’urgence, l’accès aux places chez les médecins et dans les écoles primaires. Et il va plus loin, en déclarant qu’elle cause “un changement dans notre société, qui conduit beaucoup, dans nos villes et villages, a trouver difficile de se reconnaitre dans des lieux, qui ne sont plus les mêmes qu’il y a 10 ou 15 ans”.

Il continue : “Oui, nous faisons de l’immigration le centre de notre campagne, en lien avec notre appartenance à l’Union Européenne”.
Questionné sur le bénéfice de l’immigration et sa contribution à l’économie, Farage répond :”Même si certains nous retorquent qu’il y a, globalement, une croissance du PIB, franchement il y a plus que de simples chiffres de croissance, il y a la composition de la société et il y a notre mode de vie”.

Quand nous lui demandons s’il y a des endroits qui ont changé culturellement du fait de l’immigration, Farage nous répond :”Bah, nous n’avons pas le temps, mais si nous allions dans virtuellement n’importe quelle ville, au delà de la pointe est de l’Angleterre, et que nous demandions aux gens comment ils ressentent l’évolution de ces 10 à 15 dernières années, il y a un profond degré d’inconfort, parce que quand vous avez une immigration de cette ampleur, l’intégration ne se fait pas”.
Le leader de l’UKIP nous a aussi donné un chiffre – environ 30,000 – du nombre d’immigrés qu’il voudrait voir venir chaque année au Royaume-Uni. Le parti avait auparavant promis de limiter ce nombre à 50,000, avant que Farage n’abandonne cet objectif et dise souhaiter un retour à la normale, soit une fourchette entre 15,000 et 50,000.
Il insiste également sur l’objectif du parti d’exiger que les immigrants aient une assurance santé pour leurs cinq premières années de présence, ainsi que sur le refus de laisser entrer ceux qui seraient porteur d’une maladie potentiellement mortelle et contagieuse.
“Il y a eu tout un pataquès à propos du Sida il y a six à neuf mois, mais à partir du moment où vous pouvez venir en Grande Bretagne de n’importe quel endroit du monde, être testé, et obtenir un traitement pour le Sida. Ces traitements coûtent environ 25,000 £ par an, par personne. Une grande majorité des britanniques ne veulent pas de cette dépense… Nous voulons tous être de bons voisins, et être amicaux avec les gens de notre rue, mais généralement, nous mettons les intérêts de notre famille avant tout”, déclare-t-il.
Charlie Elphicke, le candidat conservateur pour Douvres et Deal, déclare :”Tout ce que nous avons vu de l’UKIP sur l’immigration n’est que chaos et confusion : un instant, il y a un seuil, puis il n’y en a plus. Mark Reckless (transfuge du parti conservateur à l’UKIP) annonce que les migrants devraient être expulsés, puis Farage annonce qu’ils sont les bienvenus”.
Farage est forcé de jongler entre une campagne nationale et son propre objectif personnel, un siège dans la circonscription avoisinante de South Thanet, dans le Kent. Il a déjà annoncé qu’il renoncerait au leadership du parti, s’il devait échouer à être élu.
On attend du parti qu’il ne gagne qu’une poignée de sièges, mais son influence pourrait s’avérer cruciale en cas de triangulaires. Le parti semble reculer légèrement, en regard des 14% du début de l’année, mais l’UKIP espère rebondir grâce à la visibilité de Nigel Farage lors du débat entre les leaders des partis et à l’occasion de la campagne télévisée.
(…) The Guardian

(Merci à Mahno  pour la traduction)


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