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Lorsqu’au milieu de mon intervention, je déplore ouvertement qu’en France, aujourd’hui, certains me consultent en tant que psychiatre «racisée», je m’aperçois d’un mouvement dans la salle, de murmures, puis on me répond en chœur: «Mais c’est normal, les autres ne comprennent rien à ce que l’on vit», «j’en ai vu une qui a aggravé mon état». Forts applaudissements. Je suis ébranlée par tant de sincérité et de douleur exprimée face à des inconnus. Qui a dit que les questions psy étaient taboues pour les gens originaires du Sud? Je ne veux pas abandonner mon idéal, alors je prêche l’universalisme de la médecine, notre fragilité à tous face à la maladie. Même réaction: «que du blabla», me fait-on comprendre.  Continuer la lectureLa rhétorique républicaine n’est plus qu’un mirage quand un courant rétrograde et xénophobe monopolise la parole publique.

Si tous les jours, je constate que mon métier est aussi politique, cette soirée-là en a été une illustration vivante à un moment de crise identitaire rare. On discutait de la loi immigration et on retrouvait le lexique colonial avec ses amalgames et ses idées préconçues. La dialectique du dominant-dominé du psychiatre Frantz Fanon reste hélas d’actualité.

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