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Né en France de parents originaires d’Algérie, Djilali Feghouli, 36 ans, ne supporte pas la « stigmatisation des musulmans dans les médias français ». Pour certains enfants d’immigrés musulmans, « la France n’est plus ce qu’elle était ». (…) En l’absence de statistiques officielles ou de sondages, les réseaux sociaux restent un baromètre qui permet d’avoir un aperçu de l’état d’esprit de l’immigration musulmane. Après avoir tout fait pour s’installer en France, pour certains, c’est la désillusion au bout de quelques années. Il arrive même que l’idée de quitter la France effleure l’esprit de ceux qui y sont nés. Tout laisser tomber après avoir investi, étudié et tissé des liens, n’est pas une décision facile à prendre. C’est le grand dilemme. Djilali Feghouli, formateur en gestion de projets, a lancé un débat sur la question sur le réseau LinkedIn. « Pensez-vous qu’il faille encore s’accrocher à la France ? », demande-t-il aux « enfants de l’immigration » parmi ses contacts.

« On aime la France, on y a étudié, on y vit, on y travaille », écrit-il dans son post, mais, ajoute-t-il, il y a un « climat de plus en plus pesant » qui pousse à s’interroger si « l’herbe ne serait pas plus verte ailleurs ». Djilali Feghouli avoue que lui-même y songe « activement en ce moment ». L’intérêt de ce mini-sondage est qu’il s’adresse à priori aux cadres, soit une catégorie qui a largement la possibilité, en tous cas plus que les autres, de partir et de réussir sa vie ailleurs. Dans les réponses, des avis divergents sont exprimés, avec des raisons de rester, mais aussi beaucoup d’envies de partir, et qui n’émanent pas que des musulmans. Nasser, arrivé en France il y a 22 ans, est indécis mais il confirme que « la France n’est plus celle d’avant » à cause, cite-t-il, de « l’insécurité » et d’un « avenir incertain ».

Rudolph Buhlert, un musulman, estime que tous ses coreligionnaires de France « sont concernés ». « Nous n’avons aucune force, au contraire, nous sommes malmenés », écrit-il, conseillant à ceux qui en ont « la capacité » de partir. « Moi, c’est dans mes plans », assure-t-il. « À la première occasion, je m’en vais sans me retourner », tranche Kamel, qui se présente comme apporteur d’affaires. Mehdi, chef de projet, a « sauté le pas » il y a dix ans pour rentrer en Algérie et assure ne rien regretter.

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Anas estime que les enfants d’immigrés veulent remercier la France pour ce qu’elle leur a donné, mais elle ne veut plus d’eux. « Je ne me sens plus français. Zemmour, régale-toi. Tu as gagné où tu gagneras », dit-il au fondateur du parti anti-immigration Reconquête. Beaucoup sont aussi d’avis pour un retour dans le pays d’origine. « C’est une occasion pour nous d’aller vivre dans nos pays d’origine », où les opportunités « émergent », alors qu’en France, « c’est le contraire », écrit Ismaël dont le profil indique qu’il est business developper. (…)

TSA

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