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Le grand quotidien arabophone El Khabar a titré ce samedi « Le cadeau empoisonné de la fin d’année », estimant que « la “crise de l’immigration” ou le dossier de l’immigration en France est devenue le cheval gagnant des forces politiques, notamment la droite traditionnelle et l’extrême droite, pour gagner des points politiques ». Le journal fait parler des Franco-Algériens qui estiment que « la législation adoptée est une loi purement raciste qui consacre la discrimination raciale, car elle prive les étrangers de nombreux privilèges accordés par l’État français ». Mohamed Benqala, militant franco-algérien des droits des ressortissants algériens en France, a pointé, dans les colonnes du même quotidien « les difficultés qui attendent certains ressortissants d’origine algérienne, notamment ceux dont la présence sur le sol français n’est pas souhaitée, ce qui nécessite, selon lui, l’intervention de l’État algérien dans ce dossier, car nombre d’entre eux n’ont aucune famille sur le territoire algérien ».

L’enjeu « 1968 »

De son côté, le député des Algériens en France, Abdelouahab Yacoubi, a nuancé en déclarant que « le statut de la communauté algérienne est garanti par l’accord de 1968 », rappelant que les « Algériens ont été, de par ces accords, exclus des facilités migratoires contenues dans la loi sur l’immigration de Chevènement en 1998 », même s’il considère que « la nouvelle loi pourrait avoir des conséquences sur la communauté algérienne, qui se compte par millions en France ». Plusieurs ténors de la droite et de l’extrême droite appellent à dénoncer ces fameux accords qui donneraient des privilèges aux ressortissants algériens. Malgré un silence officiel, les autorités à Alger voient très mal un quelconque amendement ou révision des accords de 1968 et observent de près la volonté de Paris de « renégocier » ces textes. Début décembre, la Première ministre Élisabeth Borne avait déclaré au Figaro que cette « renégociation » était à « l’ordre du jour ». « Dans les conclusions du quatrième Comité intergouvernemental de haut niveau France-Algérie en octobre 2022, nous avions évoqué l’ouverture de discussions en vue d’un quatrième avenant à cet accord. Nous avons des demandes et le gouvernement algérien en a de son côté. C’est donc effectivement à l’ordre du jour », avait affirmé la Première ministre.

La perspective 2027

L’autre aspect qui a fait réagir ici à Alger est le « coup » politique du Rassemblement national dans ce vote. « L’immigration indésirable en France est d’abord celle issue du monde musulman, donc du Maghreb, au nom de la défense de l’identité française du spectre de l’islamisation galopante », souligne le site d’information Tout sur l’Algérie. « C’est un vote qui rapproche davantage du pouvoir le parti fondé il y a cinquante ans par Jean-Marie Le Pen autour de tout ce que la France comptait comme antisémites, xénophobes et nostalgiques de l’Algérie française », poursuit TSA, affirmant que « les clandestins, eux, se moquent des lois, restrictives ou pas, et trouveront toujours le moyen de continuer à affluer et donner des arguments supplémentaires au Rassemblement national ». « Finaliste des deux dernières élections présidentielles, Marine Le Pen a fait mieux en termes de voix en 2022 par rapport à 2017 et dispose désormais de plus d’atouts pour faire encore mieux en 2027. Autrement dit, de gagner haut la main », conclut TSA.

Le Point

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