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La répartition des étudiants étrangers dans les universités françaises est inégale. Pour remplir leurs formations, certaines ouvrent grand leurs portes au détriment des contrôles administratifs. Selon le ministère de l’Enseignement supérieur, 20,6% des étudiants de l’université Paris-8 sont étrangers. Pour se montrer aussi accueillantes, certaines universités se montrent peu regardantes sur le statut administratif des candidats. Le contrôle de situation administrative dépend surtout du bon vouloir des universités.

Les étudiants étrangers continuent de venir en force en France. Ni la pandémie, ni l’augmentation des frais universitaires décrétée en 2019 ne les ont découragés. Selon Campus France, «en 2021-2022, plus de 392.000 étudiants étrangers étaient inscrits dans l’enseignement supérieur français. Ce nombre connaît une croissance forte (+ 8 %) entre 2020-2021 et 2021-2022, à un niveau inégalé depuis 2005». Plus de la moitié des internationaux viennent d’Afrique, quand 19% sont européens et 18% asiatiques selon le ministère de l’Enseignement supérieur. D’après le dernier rapport de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), en 2021, «l’immigration étudiante représentait pour la première fois le premier motif de venue en France pour les ressortissants de pays tiers bénéficiant d’un titre de séjour».

Devant cet afflux, certaines universités en accueillent plus que d’autres. Concrètement, 20,6% des étudiants inscrits à l’université Paris-8 sont étrangers (soit en échange, soit inscrits en formation initiale). Un taux proche de celui de Sorbonne Nouvelle (Paris-3), qui compte 19,5% d’étudiants étrangers, ou de l’université du Havre-Normandie, qui en accueille 18,1%. À l’inverse, l’université de Corse ne compte que 3,5% d’étrangers. Même chose à l’université de Nîmes, qui en reçoit seulement 5,7%. Comment expliquer cette différence?

D’abord, par la géographie et la notoriété de ces universités. «L’insularité présente certaines contraintes: coût de la vie, manque de logement, coût des transports», explique Christophe Paoli, vice-président en charge des relations internationales à l’université de Corse. «Dans la région, d’autres universités sont bien plus réputées et attirent davantage d’étrangers comme Montpellier ou Aix-Marseille», poursuit Nicolas Leroy, en charge des relations internationales à l’université de Nîmes.

D’autres au contraire revendiquent leur «multiculturalisme». À la Sorbonne Nouvelle, cette présence est «une chance immense et entretenue», indique Ioana Galleron, vice-présidente de la Commission de la formation et de la vie universitaire à Paris-3. L’établissement, qui dispense des formations en sciences sociales et en art, y voit «une façon de rayonner et d’offrir une vraie diversité à nos étudiants».

Au-delà de cet argument vendeur, l’accueil des internationaux rend surtout service aux universités qui peinent à remplir leurs promotions. «Certaines de nos formations attirent peu les étudiants français. Comme le master iranien ou celui en hébreu», note Ioana Galleron. […]

Depuis 2019, les étudiants étrangers extracommunautaires doivent payer des frais de scolarité supérieurs. Ils doivent débourser 2770 euros pour s’inscrire en licence et 3770 euros pour intégrer un master. Jusqu’alors, ils devaient régler 170 et 243 euros, comme les étudiants français. Ce changement majeur n’a pas fait baisser le nombre d’étudiants internationaux pour autant. Certaines universités s’arrangent en effet pour leur faire payer le tarif réservé aux Français et aux étudiants de l’UE. «Nous disposons d’une commission d’exonération qui satisfait toutes les demandes légitimes. Un bon étudiant doit pouvoir venir chez nous», explique Ioana Galleron de l’université Sorbonne Nouvelle. La France reste de toute façon une destination bien moins chère que d’autres pays francophones. À titre de comparaison, une inscription dans une université canadienne coûte entre 14.000 et 24.000 euros par an.

Le Figaro

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