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RÉCIT – Avec l’arrivée au pouvoir d’un gouvernement de centre droit soutenu par un parti d’extrême droite, le royaume souhaite se défaire de son image de terre d’accueil.

(…) «Les Suédois étaient fantastiques, même au plus fort de la crise migratoire où des dizaines de milliers de migrants ont débarqué à la gare de Malmö, se rappelle ce réfugié syrien. Il y avait même des manifestations pour souhaiter la bienvenue aux réfugiés. On leur offrait des aliments, des vêtements, des jouets pour les enfants. J’ai rarement vu un tel élan de générosité» se souvient-il. Mais aujourd’hui, Saleh dit «ne plus reconnaître ce pays». «L’atmosphère a changé. Elle est devenue tendue, marquée par la méfiance envers les migrants.»

(…) Désormais, le mot d’ordre du gouvernement, dicté par son allié incontournable, le SD, est de décourager les migrants à venir chercher refuge en Suède, et de chercher à mieux intégrer ceux qui y vivent déjà.

Car une partie de la population suédoise était frustrée par la politique migratoire moins restrictive du gouvernement précédent, social-démocrate. Le débat public était dominé par des thèmes comme les difficultés d’intégration de certains réfugiés, ou encore la hausse de la criminalité et des affrontements entre gangs composés de personnes immigrées. L’opinion a donc basculé depuis novembre 2015 selon les instituts de sondage Sifo et Ipsos. 42 % des Suédois étaient devenus moins accueillants à l’égard des demandeurs d’asile. En 2020, ils étaient 58 % à réclamer moins de réfugiés en dépit d’une baisse notable des arrivées.

Lisant son journal dans un café du centre commercial de Triangeln, Olof, un commerçant du quartier, pense, comme une bonne part de ses compatriotes, qu’il y a beaucoup trop d’immigrés: «la société ne peut gérer convenablement ce nombre important de réfugiés», pense-t-il. «Nous, les Suédois, sommes déjà une minorité à Malmö», croit-il savoir. De fait, dans cette troisième ville du royaume aux 357.000 âmes, 57 % sont nés à l’étranger ou de parents étrangers, et pas moins de 184 nationalités sont représentées. Sur les 10,5 millions habitants du royaume, 20 % sont nés à l’étranger.

Refusant de se dire «raciste ou xénophobe», Olof explique que «la violence et l’insécurité dans la ville sont souvent liées aux bandes dont les membres sont d’origine étrangère, conséquence d’une immigration incontrôlée qui inquiète les gens». C’est pour cette raison qu’il dit avoir voté pour Jimmie Akesson, président du SD: «il nous défend face à cette invasion étrangère qui risque de déséquilibrer notre société», soutient-il.

(…) Parmi les autres mesures prônées par l’accord entre les partis du gouvernement et l’extrême droite: le placement des demandeurs d’asile dans des centres de transit et non plus dans des logements payés par l’Office des migrations pendant l’examen de leurs demandes ; l’augmentation du revenu minimal exigé pour décrocher un permis de travail ; et la fin du statut de résident permanent pour les réfugiés. La ministre a aussi exhorté l’Office des migrations à examiner les moyens d’accroître les retours volontaires pour «des groupes d’immigrés arrivés au cours des dernières décennies qui n’ont pas réussi à s’intégrer dans la société».

Le Figaro

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