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L’association féministe et antiraciste Lallab vient de lancer une campagne contre les violences que subissent les femmes musulmanes au sein de leurs communautés familiale, religieuse ou militante. Et les conflits de loyauté auxquels elles s’exposent.

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Parfois, les victimes s’y astreignent d’elles-mêmes de peur que leur vécu soit instrumentalisé par des personnes racistes et islamophobes. Cette injonction est profondément intériorisée, et très tôt.

Ce fut le cas pour Hajer*. À 12 ans, elle est victime d’une agression sexuelle par un membre éloigné de la famille, un homme lui aussi musulman. Ses parents le connaissent. À l’époque, la trentenaire ne dit rien. Elle raconte à Mediapart : « L’islamophobie se joue aussi dans ce qu’on porte sur nos épaules. Je voulais être la parfaite femme musulmane. J’avais le sentiment que je ne devais pas alimenter l’image négative de la communauté surtout vis-à-vis des hommes musulmans. Moi-même, je ne me sentais pas coupable mais je n’ai pas réussi à en parler pour le dénoncer. »

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Un conflit de loyauté

Elle n’est jamais allée déposer plainte, dans un cas comme dans l’autre, car le système qui reçoit les plaintes est très mal fait à ses yeux. « Souvent, on est discréditée et notre parole est remise en question. » Son ex a reconnu les faits lorsqu’elle l’a confronté. Ce qui l’a en partie soulagée. « Je pense que s’il avait été un homme blanc, riche, de 50 ans, d’une entreprise du CAC 40 ou quelque chose comme ça, j’aurais eu beaucoup plus de facilité à le dénoncer. »

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Mediapart

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