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15/03/23

REPORTAGE – À Niort, les saisies ont été multipliées par huit pour le cannabis et par quinze pour l’héroïne l’an dernier.

Bientôt midi à Niort dans le quartier du Clou-Bouchet. À peine descendu de sa trottinette débridée, un adolescent s’empresse de positionner les Caddie volés dans le supermarché du coin. Capuche noire sur la tête, il sécurise symboliquement le point de deal installé à l’entrée du parking. Les premiers acheteurs se présentent sous le porche, avec une certaine ponctualité. «Et c’est comme ça tous les jours… On en voit aussi dans la cage d’escalier et dans le hall. Je suis ici depuis six ans mais je vais chercher à déménager car là ça devient vraiment très pesant», peste une habitante qui regagne sa voiture. Mis en lumière ces dernières semaines avec l’affaire Leslie et Kévin, l’important trafic de stupéfiants installé dans les Deux-Sèvres est l’une des pistes criminelles étudiées pour expliquer la disparition et le meurtre du jeune couple qui vivait dans le village de Prahecq.

Avec ses nombreux sièges de mutuelles qui attirent les cadres et un taux de chômage de 5 %, bien en deçà de la moyenne nationale, Niort est une ville dynamique sur le plan économique et calme en apparence. Mais le trafic de drogue y est démesuré comme dans d’autres agglomérations du quart nord-ouest de l’Hexagone, Alençon et Vannes pour ne citer qu’elles. «C’est le reflet d’une augmentation de la circulation des stupéfiants en France mais il y a des villes plus marquées que Niort comme Le Havre, explique Julien Wattebled, procureur de la République de Niort qui dresse tout de même un constat local alarmant. À Niort, il y a une surreprésentation du trafic des drogues dures comme la cocaïne et l’héroïne. Il y a une consommation très importante sur le département des Deux-Sèvres qu’on mesure à travers des études d’addiction et des prescriptions de médicaments.»

Sur l’année 2022, 156 personnes ont été jugées au tribunal de Niort pour des faits liés au trafic de drogue, soit en moyenne trois affaires par semaine. En un an, les saisies ont été multipliées par huit pour l’herbe de cannabis, par trois pour la cocaïne et par quinze pour l’héroïne. «La drogue arrive d’Amérique du Sud via des mules guyanaises ou surinamaises dans des villes où leur communauté est bien développée comme à Niort. L’an dernier, nous en avons intercepté neuf», poursuit le procureur de la République.

(…) À cela s’ajoute un trafic importé d’Île-de-France par des jeunes en quête d’un point de chute rural a priori moins balisé par les forces de l’ordre. «Et c’est là qu’il faut agir pour ne pas être dépassés», alerte Julien Wattebled.

(…) Le Figaro

(Merci à MarcelVincent)


19/12/22

Le Poitou est la nouvelle zone inattendue de transit des mules guyanaises. Ces personnes qui s’ingèrent de la drogue pour la transporter. La ville de Niort est souvent présentée comme la capitale des mutuelles d’assurance françaises. C’est moins connu, mais elle est aussi une plaque tournante du trafic de cocaïne en France. 


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