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Passés maîtres dans l’art de la dissimulation, les Frères musulmans et leurs associations islamistes ont trouvé dans les instances bruxelloises un sas d’entrée privilégié pour pousser leur avantage en Europe. Aux frais du contribuable. Enquête.

Un court extrait bien choisi vaut souvent bien mieux qu’une longue démonstration. Essayons avec le Licite et l’Illicite en islam, livre de chevet de tout frériste qui se respecte, écrit en 1960 par Youssef al-Qaradâwî, le théologien en chef du mouvement panislamiste qui rêve d’imposer sa culture au reste du monde : « Quand le mari voit chez sa femme des signes de fierté ou d’insubordination, il lui appartient d’essayer d’arranger la situation avec tous les moyens possibles en commençant par la bonne parole, le discours convaincant et les sages conseils. Si cette méthode ne donne aucun résultat, il doit la bouder au lit, dans le but de réveiller en elle l’instinct féminin et l’amener ainsi à lui obéir pour que leurs relations redeviennent sereines. Si cela s’avère inutile, il essaie de la corriger avec la main tout en évitant de la frapper durement et en épargnant son visage. »

D’aucuns admettront que la vision développée ici des relations femmes-hommes ne rentre guère en adéquation avec la logique néoféministe occidentale. Cela n’empêche pourtant pas les adeptes modernes d’Al-Qaradâwî d’être aujourd’hui portraitisés en nouveaux protecteurs des droits des femmes par les chantres du progressisme. Ainsi du Femyso, l’un des plus importants conglomérats d’organisations proches des Frères musulmans. L’ONG est décrite par Florence Bergeaud-Blackler, chercheuse au CNRS et auteur du remarqué le Frérisme et ses réseaux, l’enquête (Odile Jacob), comme le mouvement jeune de l’Union des organisations islamiques en Europe (UOIE), maison mère des associations fréristes en Occident.​

C’est grâce au lobbying intensif entrepris par ses représentants auprès du Conseil de l’Europe que ce dernier avait lancé, en novembre 2021, une campagne massive invoquant « la liberté dans le hijab » et le « droit humain de porter le voile islamique ». Seule une vague d’indignation politique sans précédent à cette échelle avait forcé l’institution à rétropédaler à demi-mot, arguant ne pas avoir « validé les éléments visuels ». Pas une once d’excuse sur le fond de l’affaire, sur la promotion du voile au nom de “l’égalité”.

Même chose l’année suivante, en novembre dernier, lorsque la Commission européenne met en valeur sur les réseaux sociaux une jeune femme voilée pour « parler de l’avenir des valeurs européennes », avant de discrètement retirer les publications en question quelques jours plus tard.​

La guerre du langage

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Entre 2014 et 2020, la Commission européenne a ainsi versé 439 millions d’euros publics à des associations affiliées au programme “Droits, égalité et citoyenneté”. Pour la période 2021-2027, le budget devrait exploser : 1,5 milliard d’euros d’aides européennes sont prévus pour un programme aux conditions d’accès pour le moins nébuleuses. Si la Commission ne souhaite pas divulguer l’identité précise des organisations bénéficiaires de ce pactole, elle assure que chaque récipiendaire fait « l’objet d’un examen minutieux » pour s’assurer que son action est en accord avec les « valeurs européennes » et la Charte des droits fondamentaux de l’Union.

On doute que l’emploi du mot “minutieux” soit ici approprié. C’est simple : il se passe rarement plus d’un mois sans qu’une nouvelle enquête expose une autre faille dans le système de contrôle européen. Fin février, les limiers de Fdesouche révèlent que la Commission européenne finance l’association islamiste turque Yavuz Sultan Selim dans le cadre d’un projet de “lutte contre l’islamophobie”. L’ONG sert de branche “jeunesse” à la confrérie Ismailaga, proche du président Erdogan, qui a milité auprès de ce dernier pour que la Turquie sorte de la convention d’Istanbul. Des accords sur « la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique » ratifiés en 2014 à l’initiative… du Conseil de l’Europe.

En octobre 2020, quelques jours à peine après l’assassinat de Samuel Paty à Conflans-Sainte-Honorine, des messages de Yavuz Sultan Selim postés sur les réseaux sociaux laissaient transparaître sa haine pour un Occident jugé décadent : « L’Allemagne, la France, l’Angleterre, toute l’Europe sont ennemis de l’islam et du Prophète. » L’Allemagne ne s’est d’ailleurs pas trompée sur le réel visage de la confrérie : Ismailaga est inscrite sur la liste des groupes terroristes.

“L’examen minutieux” se montre tout aussi défaillant dans le cas de l’European Network Against Racism (Réseau européen contre le racisme), ou Enar. L’organisation fédère des dizaines d’associations prétendument “antiracistes”. Parmi elles, on retrouve plusieurs ONG dont les liens avec les Frères musulmans ne sont plus à prouver. Son ancien président, le Belge Michaël Privot, se définit lui-même comme un ancien cadre frériste.​

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Quand l’Union européenne finance la politique nataliste de la Turquie

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Les réponses sont rarement à la hauteur de l’enjeu. Le groupe ID s’interroge sur les raisons qui poussent l’Union à investir près de 25 millions d’euros dans un vaste programme nataliste en Turquie ? L’Union européenne rétorque qu’il s’agit d’un « soutien à l’emploi des femmes grâce à la garde d’enfants à domicile » et d’une promotion de « l’égalité de participation à l’emploi des femmes dans la vie professionnelle ». Pourquoi la Turquie ? Aucune réponse concrète. Même mutisme quand Jean-Paul Garraud appelle à la création d’un poste de coordinateur européen pour lutter contre la haine des chrétiens, en appui à la communauté religieuse la plus persécutée à travers le monde. Il existe pourtant une coordinatrice pour “la lutte contre la haine contre les musulmans” .

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