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Pour le colonisateur, l’indigène noir, le colonisé, n’a ni identité propre ni civilisation. Les bataillons de soldats subsahariens réquisitionnés par l’ancienne puissance coloniale ont en effet été abusivement appelés « tirailleurs sénégalais ». Il est figé dans l’image racialiste du Sénégalais, c’est-à-dire l’Africain qu’il connait le mieux, qu’il a le premier promu et « intégré » dans les élites coloniales, néocoloniales et postcoloniales.

Les échanges entre les protagonistes peuls sont systématiquement traduits dans tout le film et le wolof est entendu dans le décor du camp où les tirailleurs attendent les assauts de l’ennemi. Mais qui, parmi les nombreux spectateurs occidentaux, s’apercevra que ces deux langues africaines sont quasi-exclusivement sénégalaises ? Combien se demanderont pourquoi les réalisateurs et producteurs, manifestement conscients de la nécessité de déconstruire l’image du Tirailleur, ont choisi d’étouffer les dizaines d’autres langues africaines entendues lors des Première et Seconde Guerres mondiales : bambara, haoussa, dioula, fon, baoulé, bété, malinké, etc. ?

(…) Jeune Afrique

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