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Dans un livre à paraître ce jeudi, Virginie Gautier, mère de l’un des trois gendarmes impliqués dans l’interpellation d’Adama Traoré, décédé en 2016 après son arrestation à Beaumont-sur-Oise, rompt le silence pour livrer son ressenti sur l’affaire.

Six ans après le décès d’Adama Traoré, en 2016, après son interpellation à Beaumont-sur-Oise (Val-d’Oise), l’instruction de ce qui est devenu l’affaire Traoré n’est toujours pas bouclée. Aucun des trois gendarmes mis en cause n’a à ce jour été mis en examen. Ces derniers, comme le clan Traoré, attendent depuis des mois les résultats d’une dixième expertise médicale.

Alors que douze juges d’instruction ont déjà travaillé sur l’affaire, Me Yassine Bouzrou, l’avocat de la famille Traoré, a annoncé vouloir demander la récusation d’une des magistrates actuellement en charge du dossier. « Un artifice pour faire traîner en longueur l’instruction », affirme Virginie Gautier, la mère de Romain, l’un des trois gendarmes impliqués dans l’interpellation d’Adama Traoré. Dans « Mon fils n’est pas un assassin », un livre écrit avec Erwan Seznec, à paraître jeudi 29 septembre aux éditions Robert Laffont, elle rompt le silence pour raconter l’enfer que sa famille a vécu et pour rectifier ce qu’elle estime être des mensonges.

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Qui êtes-vous alors ?

Nous ne sommes pas une famille de fachos, d’assassin, comme j’ai pu l’entendre. Nous sommes des gens de gauche, engagés, j’ai été syndicaliste, militante antiraciste. Mais, sans savoir, on nous a cloués au pilori. Nous avons vécu un lynchage médiatique, subi la haine, été confrontés aux préjugés, aux mensonges. Au début de l’affaire, j’ai lu tout ce qui s’écrivait, dans les médias, sur les réseaux sociaux. Je découpais tous les articles, les classais l’un après l’autre, de façon compulsive, relevais toutes les contradictions du comité Adama. Je ne dormais plus. J’ai fait un choc anaphylactique. Mon mari m’a retrouvée sur le canapé en train d’étouffer. J’ai été hospitalisée en urgence. Il m’a fallu des mois pour réapprendre à vivre.

Les médias ont fabriqué une icône : Assa Traoré, dont le discours est, pour moi, extrémiste et violent. Adama, c’est une marque déposée (…), propriété collective de dix membres de la famille, qui se décline en photographies, cartes, serviettes de papier…

Virginie Gautier, mère d’un gendarme mis en cause dans l’affaire Adama Traoré
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Le Parisien

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