Fdesouche

A une semaine du scrutin législatif du 25 septembre, la cheffe de file de la coalition des droites a choisi la Campanie (Sud) pour aborder la dernière ligne droite de sa campagne. C’est à Caserte, à un jet de pierre du majestueux palais royal des Bourbon de Naples, connu comme le « Versailles italien », que le parti Fratelli d’Italia (extrême droite) a dressé tribune, dimanche 18 septembre dans la soirée. Arpentant les régions du Sud, la présidente de Fratelli d’Italia, attaque la gauche et un Etat qu’elle juge défaillant.

Dans la foule, Maria-Pia agite un drapeau de Gioventù Nazionale, le mouvement de jeunesse de Fratelli d’Italia, le parti postfasciste dirigé par Giorgia Meloni. En compagnie de deux amis d’Acerra, ville de la grande banlieue de Naples, la jeune étudiante en droit de 18 ans attend avec impatience son héroïne. « Les jeunes de mon âge sont déçus de la politique, mais c’est bien de lutter pour ses idées, et Giorgia Meloni est la seule à le faire avec cohérence », confie-t-elle.

Saluée par une foule en liesse, Giorgia Meloni arrive sur la grande scène, où un pupitre en Plexiglas a été installé. Mais, comme souvent, c’est en marchant, micro en main, qu’elle s’exprime, s’approchant au plus près de la foule. Dans cette campagne hyperpersonnalisée, la dirigeante du parti est la seule à s’exprimer ; les élus de sa formation politique sont relégués au pied de l’estrade.

D’emblée, la présidente de Fratelli d’Italia attaque la gauche. « Ils ont peur, ils n’ont rien à dire, ils veulent maintenir un système où leurs amis restent au pouvoir, s’écrie-t-elle sous un tonnerre d’applaudissements. Nous voulons une Italie fondée sur le mérite et non sur le privilège des relations. »

Giorgia Meloni a choisi le thème du déclin pour commencer son discours, une problématique qui trouve une résonance particulière dans cette Italie méridionale. « Une région comme celle-ci doit cesser d’être perçue comme celle où l’on reçoit le plus d’aides sociales, c’est insultant », développe-t-elle, estimant que « l’Etat doit assister dignement ceux qui n’arrivent pas à vivre correctement ». Giorgia Meloni défend une forme d’Etat-providence et plaide clairement pour un relèvement des minima sociaux, tranchant avec les positions de ses partenaires dans la coalition de droite. Elle cite notamment la pension d’invalidité à moins de 300 euros ou le niveau de certaines retraites, qui ne dépassent pas 500 euros par mois et « qui sont une honte dans ce pays ». « Vous méritez mieux ! », ­lance-t-elle à ses militants. « L’Etat est un adversaire, alors qu’il devrait être un allié », s’insurge-t-elle encore.  […]

Le Monde

Fdesouche sur les réseaux sociaux