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L’université Sorbonne-Nouvelle (ex-Paris-III, dite « Censier ») craque de partout. Alors qu’elle emménage dans un nouveau campus dans l’est de Paris, elle accumule les problèmes logistiques et immobiliers, dans un climat social dégradé. La rentrée a été décalée de deux semaines. Lundi 12 septembre, lors d’une réunion de prérentrée en amphithéâtre, une corniche en bois installée à 2 mètres de hauteur, lourde de plusieurs kilos, s’est effondrée sur une étudiante de licence – par chance, elle n’a pas été blessée.

Cette semaine, des photos de la « poutre » tombée du mur ont circulé dans les messageries et sur les réseaux sociaux, suscitant un certain émoi au sein du personnel et chez les étudiants. « Depuis, tous les éléments ont été refixés. Mais c’est absolument inadmissible », commente le président de l’université, Jamil Jean-Marc Dakhlia.

Le campus est pourtant tout neuf. Sorbonne-Nouvelle vient juste de quitter ses bâtiments vétustes et amiantés du Quartier latin pour emménager cet été dans un bel ensemble coloré de 26 000 mètres carrés signé par l’architecte star Christian de Portzamparc, à côté de la place de la Nation. Mais, depuis, cet établissement de 17 000 étudiants, spécialisé dans les langues, la culture et la littérature, accumule les difficultés. Au point que, début septembre, le report de deux semaines de la rentrée a été voté (elle aura lieu le 3 octobre, pour la plupart des étudiants), car les emplois du temps ne pouvaient être finalisés dans les temps. Les étudiants ont été prévenus au dernier moment. Une seule de ces deux semaines sera rattrapée, plus tard dans l’année, l’autre sera perdue.

Cette situation inhabituelle découle de lourdes difficultés d’organisation interne, associées à un chantier mal géré où les péripéties se sont accumulées. Aussi beaux soient-ils, ces nouveaux locaux sont bien trop petits – l’université compte une trentaine de salles de moins par rapport à l’année passée. Ce problème, pourtant signalé depuis plusieurs années par les représentants du personnel, a été minimisé par le ministère et par les dirigeants de l’université, qui appelaient à une meilleure optimisation de l’utilisation des salles… Ils se sont retrouvés au pied du mur, au mois de juin. En outre, deux grands amphithéâtres ne sont finalement pas utilisables, à cause de défauts de conception, et ne pourront être occupés cette année. Tout comme la vaste salle de spectacle. Aussi, si le restaurant universitaire fonctionne, la cafétéria ne sera pas ouverte pour la rentrée.

Juste avant l’été, le basculement en ligne de toute une série de cours (principalement les cours magistraux des élèves de licence) a été annoncé pour la rentrée, faute de salles libres. Début septembre, tout un autre pan d’enseignements (les langues, notamment) a été basculé en ligne pour le premier semestre. Pour nombre d’étudiants, le volume de cours derrière un ordinateur pourrait atteindre 40 %, ce semestre.  […]

Le Monde

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