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Les voyages « au bled » ne sont pas que sympathiques ou folkloriques, ils ont la vertu d’entretenir les liens, culturels mais aussi économiques, entre le pays d’origine et les immigrés ou leurs descendants. Cette année, le voyage ressemble à un parcours du combattant.

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Cette famille parisienne n’est pas partie à Tunis depuis 2018. Pour ces 40 jours de vacances, « on s’est chargés à bloc », poursuit-elle un grand sourire aux lèvres, avant de passer le seuil de la porte coulissante de l’aéroport. Des gestes que beaucoup retrouvent après plusieurs mois de fermeture des frontières et de restrictions sanitaires. Les familles de la diaspora sont nombreuses, dans le flot dense de visiteurs qui affluent cet été vers les pays du Maghreb. « On est déjà à + 40 % de réservations entre avril et octobre, par rapport à la même période en 2019 », note-t-on du côté de l’Office national du tourisme tunisien basé à Paris.

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Face à la hausse des prix récente, cette Strasbourgeoise, vêtue d’un voile beige, qui attend devant le comptoir d’Air Algérie, avoue : « J’ai dû faire un prêt. » Avant d’enchaîner : « Je mettrai 100 € de côté tous les mois l’année prochaine, car voir ma famille n’a pas de prix. » (…) Mais la mère de famille se console : « Heureusement, je ne paie pas les repas chez mes parents et j’ai encore ma chambre d’enfant. »

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Zakaria n’a qu’une hâte : « poser le pied sur le sol algérien ». Le garçon d’une dizaine d’années prend l’avion pour la deuxième fois, alors le stress se fait sentir.

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Un peu plus loin, Aziz, 40 ans, explique « qu’il a travaillé des heures supplémentaires » dans la pâtisserie où il exerce pour se permettre « quelques sorties » à Agadir, au Maroc, endroit où il va retrouver les siens.

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Pour le quadragénaire, les « vacances au bled » n’ont rien d’une habitude : « J’ai passé vingt-cinq ans sans retourner en Algérie, depuis mon adolescence jusqu’en 2016. Je n’en éprouvais pas le besoin. Quand j’y suis allé après tant de temps, j’ai retrouvé des cousins que j’avais connus bébé, je me suis recueilli sur la tombe de mon père. Ça a été un choc émotionnel. J’ai aujourd’hui besoin de rétablir la connexion avec le pays de mes origines. » Il est particulièrement heureux d’avoir pu célébrer l’Aïdel-Kébir, une grande fête musulmane, avec des proches à Alger. « C’est une fête du partage… J’étais content que les enfants voient comment ça se passe. »

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Le Parisien

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