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A «Challenges», une couverture anti-Mélenchon et un malaise dans la rédaction

La une de l’hebdomadaire sur le leader insoumis jeudi, calquée sur une précédente couverture consacrée au «danger» Marine Le Pen, a été choisie malgré le désaccord exprimé par une partie des journalistes. La société des journalistes évoque dans un communiqué un «passage en force» de leur direction.

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Cette mise sur le même plan a dérangé une partie de la rédaction, qui regrette même un «passage en force» de la direction du journal. Un communiqué du bureau de la société des journalistes (SDJ) de Challenges diffusé mercredi en interne, et consulté par Libération, relaye ainsi leur «malaise» au vu de cette une. «Le 1er juin, un large consensus s’était pourtant exprimé au sein de la rédaction, y compris dans les rangs de la rédaction en chef, contre le choix de cette couverture», écrit la SDJ. Avant d’ajouter que «l’exacte similitude de ces deux couvertures porte à croire que l’extrême droite et l’extrême gauche sont des dangers de même nature. Pour autant, la direction du journal a maintenu son projet. Le bureau de la SDJ condamne ce passage en force et ce choix éditorial».

«Coup marketing»

Ainsi, la société des journalistes de Challenges estime qu’une telle analogie n’a pas lieu d’être, entre une Marine Le Pen dont le programme «rompt avec la Déclaration des droits de l’Homme», et un Jean-Luc Mélenchon «qui s’inscrit dans le cadre républicain et inclut le Parti socialiste et Europe Ecologie-Les Verts», écrivent-ils dans le communiqué. Pour eux, cela «donne de Challenges l’image d’un média partisan en reprenant les arguments de la majorité présidentielle, et décrédibilise le travail d’une rédaction indépendante, soucieuse d’apporter de la raison dans le débat politique. Ce n’est d’ailleurs absolument pas le fond des articles du dossier qui est en cause, mais bien la seule couverture». A Challenges, le choix de la une revient à un triumvirat composé de l’actionnaire majoritaire et directeur du journal Claude Perdriel, du directeur de la publication Vincent Beaufils, et du directeur de la rédaction Pierre-Henri de Menthon. «Là, les trois, unanimement, ont tranché en faveur de cette couverture alors que plusieurs rédacteurs en chef s’y étaient opposés, de même que la plupart des auteurs des articles de cette une», explique un journaliste.

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