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Alors que le pouvoir d’achat est érigé comme l’enjeu principal de la présidentielle, les habitants de la préfecture de l’Aisne limitent leurs dépenses pour contrer la flambée des prix. Résignés et moroses, beaucoup prévoient de voter Marine Le Pen au second tour pour faire barrage à Emmanuel Macron.

Sur le parking Carrefour de la zone industrielle du sud de Laon (Aisne), René Leroy fixe son ticket de caisse en sortant du magasin d’un pas tranquille. Le retraité de 74 ans, venu faire ses courses pour la fin de semaine, examine les prix comme on étudierait sa leçon d’histoire. Ce matin, le miel lui a coûté «3,70 euros», contre «3,25 euros il y a dix jours», dit-il. Les endives elles étaient à «1,99 euros», donc il s’est rabattu sur un sachet de mâche «à 1,29 euro». Les prix flambent, tirés vers le haut par la guerre en Ukraine. Selon les derniers chiffres de l’Insee, publiés en mars, l’inflation en France a atteint 4,5 % sur un an. Dans ce contexte incertain, René Leroy, à la pension modeste, mise «sur la prudence» et «fait attention à chacune de ses dépenses». Chaque fois, il établit une stricte liste de courses, pour ne «surtout pas» la dépasser.

L’homme, tout en noir et chevelure argentée, montre avec insistance son post-it. D’un côté, apparaissent, écriture pattes de mouche, les provisions à acheter. De l’autre, le budget attribué à chaque produit. «Regardez, pour les fruits, cinq pommes et quelques bananes, ça m’a coûté 4,50 euros», lâche-t-il, à peine résigné. […]

Libération

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