Fdesouche

01/04/2022

Will Packer, le chef d’orchestre des 94e Academy Awards, ainsi que l’équipe de production, qui était exclusivement composée pour la première fois de l’histoire des Oscars de personnes noires, font depuis dimanche soir l’objet de reproches pour avoir permis à Will Smith de rester dans le public et de recevoir plus tard la statuette du meilleur acteur malgré la gifle administrée à Chris Rock.

Autre sujet de discorde, le tweet que Packer postait dimanche soir, ne semblant pas mesurer l’émotion que ce geste allait susciter dans l’opinion américaine : “Ha ! Je vous avais bien dit que le soirée ne serait pas ennuyeuse !”.

Un tweet qui n’a pas toujours reçu un très bon accueil sur les réseaux sociaux : “Blaguer sur une agression ayant eu lieu lors d’une émission que vous produisiez n’est pas le message que l’on attendait de vous…”, a ainsi tweeté Jonathan Jewel, un soutien de Joe Biden relativement populaire sur la toile.

Will Packer a réagi dans la foulée à ces reproches : “Les Noirs ont cette habitude de rire face aux événements douloureux, ayant régulièrement eu à le faire dans leur histoire, je n’ai pas besoin de vous faire un dessin… Mais cela ne me dérange pas de vous confier qu’il s’agissait d’un moment très douloureux pour moi, et ce, à plusieurs égards”.

New York Post

29/03/2022

L’affaire de la gifle des oscars révèle un sexisme au carré : celui de Chris Rock qui ne trouve rien de mieux à faire qu’une blague miteuse sur la maladie auto-immune d’une femme qui met en scène avec courage son alopécie. Et celui de Will Smith qui défend par la violence viriliste l’honneur bafoué de son épouse, comme au temps des chevaliers.

(…)

Et permettre aux femmes qui sont touchées de s’accepter, c’est déjà beaucoup. Avec cette blague, une blague bête et méchante, Chris Rock s’attaque donc à une femme noire, victime d’une pathologie auto-immune, qui en a fait un cheval de bataille en matière d’acceptation de soi. Il l’assigne. Il la renvoie à cette seule apparence capillaire.

Qu’aurait-elle voulu répondre ? On ne sait pas. Will Smith ne lui en a pas laissé le temps. Dans un geste viriliste, avec force ­jurons et justifications douteuses – rappelons que «l’amour vous fait faire des choses folles» ne peut pas être une phrase justifiant un acte violent, quel qu’il soit -, le preux chevalier vole au secours de son épouse bafouée et en vient aux mains. Que dire de ce geste, si ce n’est qu’il occulte le vrai sujet : elle. En se mettant sur le devant de la scène, l’homme viril venu venger ­l’honneur de «sa» femme, il nous conte une histoire de chevalier d’un autre âge. Ce faisant, il confisque la parole, et la lumière, à celle qui a été insultée, et qui, on le sait pourtant, est tout à fait capable de se défendre.

Libération

28/03/2022

https://twitter.com/IllanaWeizman/status/1508354048768024576
https://twitter.com/IllanaWeizman/status/1508372660635508741

Bon les QRT là. Je ne minimise pas une violence physique mais (grâce aux discussions avec des afrofems) la replace à présent dans le contexte d’une autre violence, verbale, raciste et misogyne.

Originally tweeted by Illana Weizman (@IllanaWeizman) on 28/03/2022 à 8h03.

Les faits lors de la cérémonie des Oscars 2022 :

Will Smith a reçu un oscar du meilleur acteur, il s’explique sur son geste.

Fdesouche sur les réseaux sociaux