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Palantir, entreprise d’analyse de données proche de la communauté du renseignement américaine, a annoncé s’installer à la Station F, incubateur français de startups , afin de mettre en avant son nouveau programme “Foundry”. Cette implantation suscite des critiques à l’heure où les débats sur la souveraineté numérique européenne et le contrôle des investissements étrangers sont de plus en plus vifs.

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Bien que réalisant le plus gros de son chiffre d’affaires aux États-Unis, l’entreprise affiche une santé de fer en France, avec une croissance de 28,1 % de ses ventes en France entre 2019 et 2020. Le logiciel équipe entre autres la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) depuis 2015, qui a choisi de reconduire cette collaboration en 2019 pour une durée de trois ans, malgré les critiques de l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI).

La Station F, bâtiment accueillant plus de 1 000 start-ups et propriété de Xavier Niel, a signé un contrat avec Palantir pour une durée d’un an. L’accord prévoit que la société américaine mette sa plateforme à disposition des startups et propose un mentorat, ainsi que des conférences autour de ses activités. L’objectif est d’installer son offre d’analyse de données et de systèmes d’exploitation destinée aux entreprises et aux startups. Si le choix de s’implanter au sein de la Station F est tout à fait pertinent du point de vue de la stratégie de Palantir, la perspective de voir une entreprise aussi proche de la communauté du renseignement américaine s’implanter dans le berceau de la French Tech a de quoi interroger côté français. Ainsi, le député d’Eure-et-Loir, Olivier Marleix, a vivement critiqué l’initiative : “Une entreprise détenue en partie par la CIA via son fonds (sic) In-Q-Tel et biberonnée par la communauté américaine du renseignement… On croit rêver”.

Alors que l’hégémonie américaine dans le domaine du numérique est de plus en plus critiquée, Palantir pourrait avoir un objectif double : d’un côté surveiller les startups françaises de manière à orienter les prochaines acquisitions d’In-Q-Tel, et de l’autre rendre les startups dépendantes de ses solutions, et ainsi empêcher l’émergence d’un concurrent français. Une mauvaise nouvelle pour les partisans d’une souveraineté numérique française et européenne ?

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