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Ils signent sous le nom de Solon, du nom de cette figure de la démocratie athénienne du VIIe siècle avant Jésus-Christ. Derrière ce pseudonyme sont rassemblés de hauts fonctionnaires, des cadres d’entreprise ou des universitaires, tous issus de la deuxième gauche. Tous ont participé à des cabinets ministériels ou ont exercé des mandats électifs. S’ils ont soutenu Emmanuel Macron dès le premier tour en 2017, ils posent aujourd’hui leurs conditions pour accorder à nouveau leur scrutin au président sortant en 2022. Voici leur texte.

Il y a cinq ans, venus de la deuxième gauche, nous avons déserté notre suffrage traditionnel pour le PS et nous avons voté pour vous. Il nous paraissait alors que vous incarniez notre seul et vrai parti, le « parti de la modernisation ». Ici ou là, il avait engagé jusqu’alors quelques transformations plus ou moins réussies. Mais elles étaient demeurées marginales. Il manquait à chaque fois le plan d’ensemble et la persévérance dont ont fait preuve nos voisins du Nord. Nous espérions beaucoup de vous. Et la vérité oblige à dire que nous avons été déçus, même s’il faut vous reconnaître des circonstances atténuantes. Notre pays ne s’est pas adapté à la nouvelle donne de la mondialisation et de l’Europe.

Nous ne le savons pas, car nous vivons sous la tente à oxygène de la dette qui maintient artificiellement notre niveau de vie. Mais pour combien de temps encore ? La vérité est que la France n’a cessé de s’appauvrir relativement aux autres. Sur une longue période, sa démographie s’affaiblit, sa productivité ralentit, sa croissance fléchit, sa richesse par tête décroche. Elle réussit le prodige d’avoir le plus haut niveau de dépenses publiques et de prélèvements obligatoires du monde, tout en en ayant les administrés les plus malheureux des grands pays riches.

Cela se traduit par l’exacerbation de sa crise d’identité, entre les tentations communautaires qui bafouent la République et le prurit nationaliste qui menace la démocratie. Le contraste entre notre campagne électorale, obnubilée par des fantasmes et des fausses recettes, et celle de nos voisins allemands, pacifique et responsable, est saisissant. Alors, comment changer le cours des choses ? En passant du « en même temps » au « en avant ». En accomplissant une révolution. C’était le nom de votre ouvrage à la veille de la campagne de 2017. Mais il est resté lettre morte. Allez-vous vraiment cette fois nous proposer une révolution pacifique, civile, républicaine, démocratique, progressiste ? […]

I. En finir avec le jupitérisme  […]

II. Renouer avec l’esprit girondin[…] Les régions auront désormais la compétence pleine et entière des universités, de l’éducation nationale, des hôpitaux, et de la police (hors police judiciaire). […]

III. Simplifier la vie des Français […]

IV. Transformer les banlieues difficiles en cités à visage humain

Elles sont aujourd’hui l’un des abcès de fixation du malheur français. Les populations qui y sont ghettoïsées connaissent chômage, délinquance et radicalisation. Et celles qui vivent au contact de ces zones de non-droit sont apeurées et poussées dans les bras des extrêmes. Nous devons mettre en œuvre un programme de Grande Rénovation visant à détruire en dix ans les barres des 1 500 cités difficiles pour les remplacer par des habitats à taille humaine avec des petits immeubles de 3 étages maximum et de 20 à 30 appartements. Des liaisons ferroviaires rapides avec les centres-villes permettront de « mettre les quartiers périphériques à la campagne » sans nuire à la qualité de vie des habitants.

V. Faire de l’immigration un atout pour notre pays

La population vieillit. La fécondité baisse. L’espérance de vie stagne. Dans 20 ans, nous entrerons dans une phase de déclin démographique. Il y aura alors 51 personnes de plus de 65 ans pour 100 de 20 à 64 ans, contre 37 aujourd’hui. Nous avons besoin d’immigration. Simplement, elle doit être diversifiée dans ses origines. Et être principalement composée de travailleurs qualifiés, au lieu d’être majoritairement familiale. L’attractivité de notre pays vis-à-vis des étudiants étrangers doit être considérablement renforcée dans le cadre d’une politique volontariste. De même, les processus de formation à l’attention des immigrants doivent être accrus pour donner aux arrivants les qualifications nécessaires à une bonne intégration sur le marché du travail. Ainsi, l’immigration participera activement à l’amélioration de notre productivité, au soutien de notre croissance et au financement de notre protection sociale.

VI. Supprimer le chômage des jeunes

VII. Relever le défi des retraites […]

VIII. Combattre efficacement l’échec scolaire […]

IX. Accomplir la transition énergétique

X. Créer le revenu de base unique

XI. Réformer la justice

XII. Soigner l’hôpital

Le Point (Article dans son intégralité)

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