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Face à « l’identité-racine », « impérieuse, destructrice et jalouse », défendue par Eric Zemmour, Jean-Luc Mélenchon, oppose l’« identité-relation », à racines multiples, analyse, dans une tribune au « Monde », l’essayiste Aliocha Wald Lasowski.

En accompagnant les transformations du monde, la créolisation saisit l’enjeu des mutations et permet de penser les bouleversements de la planète, comme les liens entre local et global, entre centre et périphérie. Nos sociétés rencontrent d’autres langues, se nourrissent d’autres histoires, s’enrichissent d’autres mémoires, et ce contact entre elles crée des relations soudaines et imprévues.

Dans la cale du bateau d’esclavage, explique l’écrivain Edouard Glissant (1928-2011), le peuple déporté d’Afrique métisse ses racines dans un nouveau rapport au monde : la Caraïbe invente des imaginaires hybrides, des identités multiples, et ce paradigme d’ouverture s’élargit au-delà des pays créoles.

Quelles sont les formes de créolisation en 2021 ? Sur le plan économique, l’élection de la Nigériane Ngozi Okonjo-Iweala à la tête de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), jusque-là dirigée par des hommes blancs européens, invite à d’autres relations entre les pays, pour renforcer la coopération de l’ère post-pandémie.

Ni melting-pot ni multiculturalisme

Dans le domaine de la mode, gérer les déchets conduit à pratiquer l’« upcycling », hybrider d’anciens stocks de textile, comme le fait la styliste britannique Priya Ahluwalia, qui créolise ses créations écoresponsables, en croisant sportwear des années 1990 et influences indo-jamaïcaines.

En musique, le titre Pause, alchimie expérimentale entre Eddy de Pretto et Yseult, offre un spleen poétique, fondé sur une hybridité vocale, qui créolise la langue française, en forgeant un « flow » de mots nouveaux.

(…) Le Monde

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