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Qu’elles soient écologistes, socialistes ou communistes, les communes de gauche sont de plus en plus nombreuses à imaginer des aménagements des cours de récréation – dont elles ont la charge -, pour en faire des espaces «non genrés». […]

Le Figaro

À Strasbourg, on donne la priorité aux « espaces de loisirs mixtes », on élargit les trottoirs pour que les poussettes puissent se croiser, et on s’emploie à « dégenrer » les cours d’école, afin de « repenser les rapports entre filles et garçons ». Lyon a également adopté un budget « genré » pour modifier la gestion des espaces publics et municipaux. Nantes deviendra-t-elle « la première ville non sexiste de France à l’horizon 2030 », comme promis par sa maire PS, Johanna Rolland ? « La multiplication des noms de rue féminins et des distributions de serviettes hygiéniques ne sont pas tout », soupire une Nantaise, qui n’ose plus sortir le soir à cause d’une « insécurité croissante ».

Le Figaro

C’est là en effet l’indice de l’extension du domaine du genre et dans la langue d’abord : une partie des journalistes notamment parlent de « budget genré », de « cour de récréation dégenrée » comme s’il s’agissait de mots ordinaires or ce ne sont pas des mots ordinaires, ils sont imprégnés d’idéologie.

Ils postulent que les identités sexuées sont entièrement construites et que, en l’occurrence, la « géographie » de la cour de récréation serait un énième indice de la domination masculine qui structurerait nos sociétés. Et chacun d’entonner le sempiternel refrain, écrit par les spécialistes des inégalités et de la « géographie urbaine » des garçons qui, jouant au football et autres activités sportives, occuperaient le centre, reléguant les filles qui n’en peuvent mais, en périphérie. Métaphore et prélude de leur futur destin de victimes de la domination masculine !

Car, nous disent en substance nos déconstructeurs, ne croyez pas ce que vous voyez : si les petites filles s’adonnent à la causerie, ne pensez pas que ce soit par plaisir, par goût, et qu’elles y soient naturellement portées – la nature n’existe pas, vous répète-t-on ! C’est qu’elles n’ont pas le choix, c’est par défaut, les garçons ayant assiégé l’espace. Ne donnez pas non plus audience aux petites filles qui prétendraient préférer « discuter entre copines » que de jouer à la balle, à n’en pas douter c’est le patriarcat qui parle à travers elles – c’est bien connu, l’esclave perd tout dans ses chaînes, jusqu’au désir d’en sortir. Donc exit le ballon, exit le football, exit les enjeux traditionnels, trop « virilistes » ; garçons et filles se voueront à la même activité.

Voilà ce qu’est une cour de récréation « dégenrée » : une cour de récréation indifférenciée, dont le programme d’activités aura été soigneusement défini par des adultes « woke », c’est-à-dire éveillés à la cause de « l’égalité des femmes et des hommes » et donc pures de toute complicité avec le vieux monde patriarcal et sexiste. Or qu’est-ce que le moment de la
récréation sinon un moment de liberté, surveillée certes, mais où les élèves déploient leurs propres activités. Nos idéologues n’ont rien de plus pressé que de quadriller chacun des moments de la vie, et dès le plus jeune âge.

Le Figaro / Bérénice Levet

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