Fdesouche

Pendant dix ans, Peter Boghossian a enseigné la philosophie à l’université de Portland State, aux États-Unis (…) Le 8 septembre dernier, il a déposé sa démission. Il affirme avoir été harcelé après avoir ouvertement remis en cause les fondements de la culture «woke» dans son université.

Peter BOGHOSSIAN. – L’université de Portland State m’a recruté afin de développer la pensée critique de ses étudiants et leur enseigner la discipline philosophique de l’éthique. Mais la culture «woke» qui y règne a rendu cela impossible. L’université, certains de mes collègues et étudiants adeptes de cette idéologie, ont tout fait pour me discréditer. C’est devenu insoutenable. J’ai été témoin de choses sidérantes: des étudiants qui refusent de discuter avec des personnes qui ne partagent pas leurs valeurs ; des professeurs à qui l’on a reproché l’étude de philosophes parce que ces derniers étaient blancs et Européens. Questionner la pertinence des «safe spaces» (un lieu dédié sur le campus universitaire où les étudiants sont en sécurité, NDLR) ou certains concepts comme la «conscience raciale» m’a valu de vives critiques. Dans les toilettes situées près du département de philosophie où j’enseignais, j’ai trouvé une inscription: «Peter Boghossian is a secret nazi». Et l’université n’a rien fait.

(…)

L’université est de nos jours une usine idéologique. Je me suis entretenu avec le doyen de Portland State pour lui dire mon inquiétude: cet établissement figurait dans le classement 2020 des pires universités s’agissant de la liberté d’expression. Il m’a répondu que c’était une bonne chose de figurer dans ce classement. Cela m’a sidéré. J’ai compris que c’était là non pas un bug de l’idéologie mais un trait: le but de ses adeptes est d’empêcher l’esprit critique et d’endoctriner. Nous sommes en train de voir apparaître une culture dans laquelle les gens ont peur de parler ouvertement et honnêtement. L’université ne cherche qu’à opposer des réponses morales aux questions posées. L’université ne promeut plus la diversité intellectuelle alors qu’elle ne parle que de «diversité». Ce qu’elle veut en réalité, c’est une homogénéité intellectuelle.

(…) Le Figaro

Merci à Tara King

Fdesouche sur les réseaux sociaux