Mercredi à 6h, boulevard de Metz, la victime, un homme de 71 ans, a appelé au secours des passants qui ne se sont pas arrêtés. Il aura pour seul commentaire « C’est triste ». « Dire que c’est triste est un doux euphémisme », brocarde à son tour, ce vendredi au tribunal, le procureur Franck Charon.
Heureusement, une voisine avait appelé la police dès qu’elle a entendu les cris provenant du cabinet médical tout proche. L’homme de 71 ans y fait le ménage. Il racontera qu’il venait d’entrer dans le local quand il a vu se jeter sur lui, deux jeunes hommes. L’un l’a fait tomber et l’a étranglé avec son coude. Au tribunal, la présidente Audrey Bailleul apostrophe le prévenu : « C’était vous ? Vous vous rendez compte que cet homme suffoquait et qu’il s’est vu mourir ? ». De son côté, la victime avait indiqué que les deux hommes lui ont fait les poches, qu’ils ont essayé de fouiller le cabinet.
Dans le box des prévenus, Khatir Mebarek, 27 ans, se contente de secouer sa tignasse rousse en racontant une rocambolesque histoire de valises perdues ou volées : « Je suis entré dans le local pour voir s’il y avait mes valises ». Il ne dit rien de plus sur l’agression. Sa situation personnelle est tout aussi complexe. Il navigue entre France et Belgique. Le procureur soulignera « une pitoyable manière de se défendre » et déplore « une indifférence totale au sort de la victime »
[…]Khatir Mebarek a été condamné à dix mois de prison avec mandat de dépôt.
