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05/08/2021

Retour forcé en Libye

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Selon le droit maritime international, si un bateau est en détresse en zone SAR maltaise, c’est à Malte de coordonner, d’assister ou d’organiser les recherches. Alors que Seabird s’approche et tourne autour des navires, le constat est sans appel : en lieu et place des autorités maltaises, c’est  Ras Jadir, un navire patrouilleur des gardes-côtes libyens, financés par l’Union européenne, qui opère en toute illégalité en zone maltaise. Il est appuyé pour cela par un drone appartenant à Frontex (Agence Européenne). À son bord, on distingue des dizaines de personnes, sans doute interceptées plus tôt.

Francesco tente un appel radio : « Gardes-côtes libyens, ici Seabird, je vous informe que vous opérez en zone maltaise, ce n’est pas votre zone et vous êtes obligés de débarquer les gens que vous interceptez en lieu sûr. La Libye n’en est pas un, selon le droit international. » Le patrouilleur libyen ignore les appels répétés de Seabird et l’interception se fait en deux temps : alors que Ras Jadir accoste sans ménagement le petit bateau, celui-ci redémarre en trombe pour tenter d’échapper au retour certain en Libye. Les gardes-côtes lancent alors un semi-rigide à sa poursuite. En quelques instants, le bateau est rattrapé, et ses occupants transférés à bord de Ras Jadir, direction Tripoli.

Impuissant, Seabird n’a d’autre choix que de continuer sa course vers le sud. Il se rend en zone SAR libyenne, où il appuie les recherches du navire de sauvetage Ocean Viking, auquel un canot pneumatique en détresse a été signalé par l’organisation civile Alarm Phone. En quelques minutes, Seabird repère l’embarcation, déjà vidée de ses occupants : ceux repérés sur le pont de Ras Jadir un peu plus tôt. Les flotteurs ont été percés, le moteur détruit et des chambres à air pour seules bouées ont été abandonnées dans le fond du canot.

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L’Humanité


31/07/2021

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