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Ces esclaves que l’État islamique détient en Turquie

Des combattants de l’État islamique en Syrie et en Irak se sont repliés avec leurs captifs en Turquie.

Aux portes de la ville, un imposant panneau à l’effigie d’un ­Atatürk contemplatif. Plus loin, des femmes portant le niqab, gantées, arpentent les rues. Nous sommes à Kirsehir, à deux heures de route de la capitale turque. C’est ici, durant l’hiver 2017, qu’ont été retrouvés Amir et Amira Hussein, deux enfants yézidis kidnappés dans le Nord-Ouest irakien lors du rapt par l’organisation État islamique (EI) de 6.000 femmes et enfants issus de cette minorité religieuse en août 2014.

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Il est de notoriété publique que, au moins jusqu’en 2015, les gardes-frontières turcs ont permis aux recrues du groupe terroriste de rejoindre le front syrien en toute impunité. Mais si de nombreux membres de l’EI ont gagné la Turquie, suite notamment aux débâcles militaires de l’organisation en 2017 et à la chute du “califat” en mars 2019, l’ambiguïté ne serait plus de mise depuis que Daech s’en est pris directement à des cibles de l’État turc. Comme en mai 2016, lorsqu’un membre turc de l’EI a perpétré un attentat à la voiture piégée devant un commissariat de police dans la ville de Gaziantep.

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Reste que, pour l’avocat, force est de constater que les membres de Daech bénéficient d’un traitement plus clément de la part des autorités turques que d’autres groupes considérés comme terroristes tels le PKK ou la nébuleuse güléniste. Au tribunal en tout cas. “En pratique, [l’appareil judiciaire] perçoit Daech de ­manière plus ‘islamique’ donc avec davantage d’indulgence, argue-t‑il. La justice a tendance à considérer que les recrues de l’EI sont animées par des motifs spirituels. Alors du moment qu’aucun tort n’a été fait à la Turquie, l’État aura plus de compassion pour eux.”

Une indulgence qui, selon l’avocat, vaudrait pour “la majorité” des ressortissants étrangers de Daech provenant de Syrie. “Parmi les accusés français que j’ai défendus, par exemple, l’un d’entre eux aimait beaucoup le président Erdogan. Les Irakiens, quant à eux, voient la ­Turquie tel un paradis. Ça joue lors des jugements.”

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L’article dans son intégralité sur le JDD

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