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La reconquête de Grenade, ultime réduit musulman, par le roi Ferdinand et la reine Isabelle, après sept siècles d’occupation, signifia la fin de la «Reconquista». Cette commémoration très populaire suscite chaque année une polémique dans le sérail politico-associatif de gauche.

«Ces célébrations rendent hommage à l’islamophobie en vogue et projettent l’image d’une ville provinciale, fermée et traditionaliste.» (Association Granada Abierta, «Grenade ouverte»)
La prise de Grenade par les Rois catholiques, en 1492, continue d’avoir des résonances belliqueuses. Chaque 2 janvier, il est de tradition que défilent dans les rues de la ville andalouse, en costumes d’époque, soldats chrétiens au large sourire et sujets musulmans à la mine dépitée.
Le clou de ces actes commémoratifs, où le carnavalesque le dispute au solennel, est la figure du roi Boabdil, en cape noire, tendant les clés de la ville aux conquérants catholiques, symbole de la capitulation après dix ans de combats acharnés. […] Depuis des décennies, un débat oppose ceux qui applaudissent cette tradition et ceux qui, à l’inverse, la conspuent, car elle serait un «tribut à l’intolérance». La prise de la ville coïncida avec l’expulsion des juifs et marqua le début d’une campagne d’hostilités envers les Morisques qui, en 1609, furent officiellement expulsés du royaume par Philippe III. […] Les forces municipales de gauche ont boycotté ces cérémonies de la discorde. L’élu de la Gauche unie Luis Naranjo juge «inapproprié le fait de célébrer la défaite des musulmans et le préambule à leur expulsion, surtout à la lumière de ce qui se passe aujourd’hui dans le monde».
Libération (Merci à artichaud )

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