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Un vent de panique soulève la gauche, persuadée que l’extrême droite est sur le point de triompher pour instaurer un régime autoritaire. Est-ce une tactique de mobilisation éculée, ou une réaction légitime face à la montée de tendances inquiétantes ?

« Le ventre est encore fécond, d’où a surgi la bête immonde » : à vrai dire, on pensait cette citation de Bertolt Brecht un peu passée de mode, comme si l’appel devenu presque pavlovien à une mobilisation antifasciste avait perdu toute pertinence. Mais si les temps changent, les vieux mots d’ordre peuvent toujours ressortir des placards. Ces dernières semaines, la gauche se met à nouveau au garde-à-vous pour avertir de la menace : l’extrême droite serait aux portes du pouvoir.

Les cris d’alarme se multiplient, comme celui de Benoît Hamon lors de l’émission « À l’air libre » organisée par Mediapart : « Nous sommes dans un moment préfasciste. On a tous les signaux faibles qui montrent que la France est prête à basculer dans un régime de type autoritaire, liberticide, haïssant l’égalité, probablement raciste. » Sur son blog hébergé par le Monde diplomatique Frédéric Lordon pose un constat similaire : « Sommes-nous rendus au point de fascisme ? Pas encore. Sommes-nous en voie de fascisation ? Sans doute. En fait, il n’y a plus trop à hésiter : un processus est en cours. […]Nous en sommes à un emparement de fury qui fait craindre, non seulement que la fascisation ne soit en marche, mais aussi qu’elle soit très près du point critique où plus rien ne pourra l’arrêter. »

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