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Des sondages comme s’il en pleuvait, des campagnes d’information toujours plus sophistiquées, une veille accrue d’internet… Pour convaincre les Français, le gouvernement dépense des centaines de millions d’euros.

Un sondage toutes les quarante heures ! Entre début mars et fin mai 2020, le gouvernement a diligenté des enquêtes d’opinion à un rythme effréné. Il ne s’est pas passé deux jours sans que soit mesurée l’adhésion des Français aux mesures prises lors du premier confinement. Dans l’histoire de la Ve République, on n’a jamais vu une si grande profusion de « baromètres » et d’études « qualitatives » ou « quantitatives ». Même Nicolas Sarkozy, accro à ce genre d’instruments, n’en avait pas consommé à une telle cadence.

Emmanuel Macron, stakhanoviste de la méthode des quotas et des échantillons représentatifs ? Le sujet des dépenses de communication de l’exécutif demeure très sensible. […]

L’Obs

Ainsi, l’hebdomadaire révèle que le budget de service d’information du gouvernement (SIG), en charge de commander toute enquête d’opinion et de communiquer pour l’exécutif, a doublé sur la seule année 2020.

Il a dépensé 28 millions d’euros au lieu des 14 millions prévus. À Matignon, qui supervise le SIG, on explique cette nette augmentation par la pandémie de coronavirus : « À situation exceptionnelle, moyens tout aussi exceptionnels. » Mais la crise ne semble pas tout expliquer : la mise en place du numéro vert mis à disposition des Français pour répondre à leurs questions sur le Covid-19 n’aurait coûté que 8 millions d’euros, selon L’Obs. Ce dernier précise qu’en parallèle, 33 études qualitatives et quantitatives ont été menées entre le 5 mars et le 28 mai 2020, ainsi que 12 « questions hebdomadaires d’actualité » pour environ un million d’euros. De son côté, Marc Fesneau, ministre en charge des Relations avec le Parlement, estime que ces sondages « ont permis la mise en place d’outils nécessaires pour répondre aux préoccupations de nos concitoyens ».

Cependant, l’augmentation de ces dépenses de communication pouvait déjà s’observer avant la pandémie. Lors de la présentation par le gouvernement de la réforme de la SNCF, au printemps 2018, pas moins de 20 études ont été commandées par Matignon en deux mois. Même frénésie en décembre de la même année, lorsqu’est apparu le mouvement des Gilets jaunes : l’exécutif a alors commandé sept vagues d’enquêtes en un peu plus de deux semaines. Un nouveau rythme également observé lors de la présentation de la réforme des retraites, un an plus tard. Des opérations qui ont un coût.

En 2019, le SIG a dépensé pas moins de 3,3 millions d’euros en divers sondages. En comparaison, la facture s’élevait à 1,9 million d’euros en 2018 et à 1,4 million en 2017, année qui a marqué l’arrivée d’Emmanuel Macron à l’Élysée. Les patrons des organismes sondeurs confirment d’ailleurs la tendance : lors du quinquennat de François Hollande, « il a été fait un usage limité des enquêtes d’opinion […]

Le Point

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