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Répondant aux préoccupations concernant la discrimination à l’égard des personnes noires, le directeur des National Institutes of Health (NIH), Francis Collins, a présenté aujourd’hui des excuses publiques inhabituelles pour ce qu’il a appelé “le racisme structurel dans la recherche biomédicale” et s’est engagé à y remédier par une série d’actions de grande envergure.

Les efforts de longue date du NIH pour améliorer la diversité “n’ont pas été suffisants”, a écrit Collins dans la déclaration. “Aux personnes qui, dans l’entreprise de recherche biomédicale, ont subi des désavantages en raison du racisme structurel, je présente mes sincères excuses”. L’agence prévoit “de nouveaux moyens de soutenir la diversité, l’équité et l’inclusion” et corrigera également les politiques au sein de l’agence “qui peuvent nuire à notre main-d’œuvre et à notre science”, a-t-il ajouté.

Bien que certains observateurs aient salué les plans du NIH, décrits pour la première fois vendredi lors d’une réunion du comité consultatif du directeur (ACD) Collins, des critiques reprochent à l’agence de ne pas s’attaquer plus directement aux disparités de financement entre les scientifiques noirs et blancs.

La décision du NIH est, en partie, une réponse aux incidents de brutalité policière de l’année dernière ainsi qu’à l’impact disproportionné de la pandémie de coronavirus sur les Noirs. Un groupe de travail de l’ACD sur la diversité a publié vendredi un rapport qui appelle le NIH à “reconnaître la prévalence du racisme et du sentiment anti-Noirs dans le personnel scientifique”. Le groupe s’est concentré spécifiquement sur les Noirs et non sur des groupes tels que les Amérindiens en raison de l’héritage de 300 ans d’esclavage et de ségrégation du pays, a déclaré le co-président Roy Wilson, président de l’Université d’État Wayne.

Le NIH est également confronté à des préoccupations de longue date concernant les préjugés raciaux dans ses modes de financement. Une étude de 2011, connue sous le nom de rapport Ginther, a révélé que les taux de financement des chercheurs noirs sont inférieurs de 11 points de pourcentage à ceux des chercheurs blancs. Les dernières données montrent une amélioration : De 2003 à 2020, le nombre de subventions de base R01 accordées aux chercheurs noirs est passé de 52 à 166, et leur taux de réussite a doublé pour atteindre 24 %, contre 31 % pour les chercheurs blancs. Pourtant, il ne s’agit là que d’une “amélioration progressive”, selon Marie Bernard, directrice par intérim du NIH pour la diversité de la main-d’œuvre scientifique.

Pour accélérer, les NIH ont lancé une initiative appelée UNITE, dirigée par cinq comités internes. Ils ont émis une longue liste de recommandations, en particulier que le NIH rende publiques davantage de données sur la démographie de son personnel et des bénéficiaires de subventions extra-muros, nomme un responsable de la diversité dans chacun de ses 27 instituts et centres, et améliore la diffusion des programmes de formation du NIH sur la diversité. Le NIH souhaite recevoir davantage de suggestions pour promouvoir l’équité raciale via un appel aux commentaires.

L’agence prévoit également de dépenser 60 millions de dollars sur 5 ans provenant du Fonds commun, une réserve de capitaux du bureau du directeur, pour une initiative axée sur les disparités et l’équité en matière de santé. Une partie des prix sera réservée aux institutions au service des minorités.

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ScienceMag

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