Fdesouche

Redoutant une expulsion et subissant des attaques racistes, des migrants bloqués sur l’archipel des Canaries ont ces derniers jours entamé des grèves de la faim pour réclamer leur transfert vers le continent. Au désespoir, d’autres s’automutilent.

[…] “Nous souffrons beaucoup de la pression psychologique ici”, a témoigné Aziz Bouabid, un Marocain, à El Pais, comparant sa situation à une détention d’une durée indéterminée. “Un prisonnier sait au moins combien de temps sa peine va durer. Moi, je ne sais pas quand je partirai des Canaries et, pendant ce temps-là, mes enfants attendent que je leur envoie de l’argent.”

“L’Europe ou la mort”

Dans ce contexte, des manifestations de migrants ont eu lieu la semaine dernière, notamment à Grande Canarie. Réclamant un transfert vers le continent, certains ont brandi des pancartes indiquant “L’Europe ou la mort”. Samedi 6 février, environ 450 Marocains logés dans un campement installé dans une école fermée ont par ailleurs annoncé entamer une grève de la faim. Ils sollicitent l’aide de leurs autorités consulaires pour accélérer les procédures.

infomigrants.net


Aux Canaries, les violences contre les migrants se multiplient

[…] “Mardi après-midi, nous sommes allés chercher de l’argent que ma famille m’avait envoyé. Une voiture avec quatre personnes à l’intérieur nous a arrêtés au milieu de la rue. Ils ont brandi des gros couteaux et ont tiré en l’air avec des pistolets à plomb. Nous n’avons pas eu d’autre choix que de nous enfuir”, explique à El Pais Monsiffe, un Marocain de 24 ans.

[…] Les violences envers les migrants se sont accentuées au gré des rumeurs et d’agressions commises par des exilés qui restent extrêmement “rares”, selon la police. D’après des jeunes Canariens, rencontrés par El Pais, un Marocain aurait agressé sexuellement une habitante de Grande Canarie. Quelques jours plus tard, un Maghrébin a été violemment battu par des résidents de l’île. “Nous ne savons pas s’il a fait quelque chose ou non. Mais il a eu le malheur de se perdre”, a raconté l’un des jeunes. “Les Moros [nom péjoratif donné aux Maghrébins, ndlr] vont avoir du mal [à rester sur l’île]. Si l’un d’entre eux se présente ici, il va se réveiller soit dans une unité de soins intensifs, soit dans un cercueil”, a-t-il ajouté.

infomigrants.net

Fdesouche sur les réseaux sociaux