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Née dans un corps de garçon, Sasha, 7 ans, se sent petite fille depuis plusieurs années. Le cinéaste Sébastien Lifshitz (“Les invisibles”) suit sa vie au quotidien et le combat incessant de sa famille pour faire comprendre sa différence. Un film documentaire bouleversant remarqué à la Berlinale 2020.

“Quand je serai grande, je serai une fille”, répète Sasha depuis qu’elle a 3 ans. “Sasha est une petite fille, née dans un corps de garçon. Elle déteste son zizi et regrette de ne pas pouvoir un jour porter un bébé dans son ventre”, confie sa mère, Karine, au médecin de famille. Celui-ci s’avoue incompétent concernant les enfants présentant une dysphorie de genre, c’est-à-dire ceux qui ne se reconnaissent pas dans leur sexe de naissance. Il l’oriente vers Paris où Karine trouve, à l’hôpital Robert-Debré, une pédopsychiatre spécialiste de la question, qui la reçoit avec Sasha et leur prête enfin une oreille attentive : une éclaircie dans l’incessant combat que doivent mener Karine, son mari et l’aimante fratrie autour de Sasha pour que l’enfant soit enfin reconnue et acceptée comme une fille, notamment à l’école et au cours de danse. C’est aussi pour la jeune mère la fin d’une lourde culpabilité. Non, ce n’est pas parce qu’elle a désiré une fille lors de sa grossesse que Sasha se trouve aujourd’hui dans un tel bouleversement. Les causes de la dysphorie de genre demeurent inconnues. Oui, elle a bien fait de laisser Sasha s’habiller en fille. Armée d’un certificat médical attestant la dysphorie de genre de l’enfant, Karine poursuit son combat auprès du directeur de l’école qui refuse obstinément que Sasha soit considérée comme une petite fille. Le début d’une longue course d’obstacles… Pudeur et empathie À force de douceur et de patience, le cinéaste Sébastien Lifshitz (Les invisibles, César du meilleur film documentaire 2013, Adolescentes) a apprivoisé la famille de Sasha, obtenant le privilège de suivre l’enfant dans son quotidien pendant une année. Avec pudeur et empathie, il a placé sa caméra à sa hauteur pour capter les moments passés en famille dans sa maison du nord de la France, tout autant que les séances chez la pédopsychiatre à Paris. Pas à pas, dans ce magnifique portrait d’enfant, l’épanouissement de Sasha affleure à mesure qu’elle remporte des victoires sur l’hostilité du monde extérieur à tout ce qui s’écarte de la norme. Avec Petite fille, le réalisateur réussit un vibrant hymne à la tolérance et à la liberté, autour d’une famille unie dans un même combat pour faire comprendre et accepter la différence.

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