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Europe 1 vous plonge dans le quotidien des “sœurs d’Alençon”, les compagnes des cinq hommes mis en examen dans le dossier de l’attaque visant deux surveillants de la prison de Condé-sur-Sarthe, commise en mars 2019, dont nous avons pu consulter les déclarations en exclusivité.

Le modèle est toujours le même : radicalisé incarcéré, épouse inconnue des services. Tous ces couples se sont formés sur internet. Les hommes, déjà détenus pour certains depuis plusieurs années, se connectent via des téléphones clandestins le soir, dans leur cellule, sur des sites de rencontres communautaires. C’est comme ça que Nabil, incarcéré depuis 2009, discute avec Maimouna, 20 ans, septième d’une famille de dix enfants. Une poignée de semaines plus tard, un codétenu procède à leur union, en l’absence de la jeune femme, pendant la promenade. (…)

Théoriquement contrôlés, les permis de visite sont accordés sur double demande écrite du détenu et de son proche, et les parloirs familiaux et UVF soumis à plusieurs vérifications d’identité et casiers judiciaires notamment. Mais les détenus s’arrangent avec les règles. “C’est très facile, il suffit qu’il dise que la première, c’est la concubine, la deuxième une amie d’enfance…”, explique à Europe 1 Grégory Ducrocq, délégué FO pénitentiaire à Condé-sur-Sarthe, qui a observé le ballet de jilbeb, le long vêtement porté par certaines femmes musulmanes, devant l’établissement. “La première déposait la deuxième le matin, et elles se relayaient l’après-midi. Le détenu avait parloir le matin et l’après-midi avec deux femmes différentes.”

Et le responsable syndical de déplorer que les recherches “ne soient pas assez approfondies”, notamment concernant les détenus suivis pour radicalisation. “Le fait que le renseignement pénitentiaire ait maintenant la possibilité de sonoriser ces rencontres peut expliquer une certaine souplesse”, avance une source pénitentiaire auprès d’Europe 1, avant de rappeler l’enjeu crucial des relations entre intérieur et extérieur de la prison, avec des recrutements possibles depuis la détention via ces agences matrimoniales en ligne.

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