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Un an après la polémique sur leur livre «Sexe, race & colonies», des chercheurs publient un nouvel ouvrage sur la domination sexuelle dans les empires coloniaux. Explications avec deux de ses codirecteurs, l’historienne Christelle Taraud et l’anthropologue Gilles Boëtsch.

 

[…] certain(e)s ont reproché au premier livre de montrer l’horreur de la violence coloniale sur papier glacé… Vous avez également essuyé les critiques de groupes militants issus de l’antiracisme

G.B. : En effet, pour le Conseil représentatif des associations noires de France (Cran) et pour le Parti des indigènes de la République, publier des images de femmes humiliées par les colons, c’est les violer une nouvelle fois. Et, selon ces associations, être issu de l’immigration postcoloniale est la condition sine qua non pour être habilité à travailler sur les enjeux sexuels du colonialisme. Il faut sortir des pièges de l’identité et de la légitimité de telle ou telle personne pour parler de tel ou tel sujet, dépasser la posture du « Eux » et du « Nous » pour édifier une réflexion collective. La science est un vaste territoire qui appartient à tout le monde. Sans oublier que ce type de livre s’adresse en priorité aux descendants des colonisateurs qui ne connaissent pas nécessairement les détails de cette histoire.

 

La pseudo-supériorité de la « race » blanche et la supposée infériorité des « indigènes » ont été utilisées à plein pour légitimer le pouvoir des colons […]. Le métissage renvoyait à cette époque à l’idée de dégénérescence et de disparition des Blancs, et ce d’autant plus que les maladies vénériennes liées au recours aux prostituées « indigènes » frappaient de nombreux colons.

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CNRS

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