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[…] « Dans certains quartiers, des gens sont en train de se dire qu’il faut quitter la France, car cela devient de plus en plus difficile d’y vivre. Ils feront en quelque sorte l’exil à l’envers. » […] Djamel Atallah n’a rien d’« un Français comme les autres » […] Avec quelques potes du quartier, pour la plupart d’origine algérienne, il a relié Marseille à Paris en passant par Strasbourg. Plus de 1.200 kilomètres pour dénoncer les violences policières, la xénophobie et dire à tous ceux qu’il a croisés au coin d’une rue : « N’ayez pas peur des jeunes de banlieue. »

En arrivant à Paris le 3 décembre 1983, la marche a été accueillie par plus de 100.000 personnes. « Nous n’étions même pas une vingtaine au départ », se souvient-il. En voyant cette masse bleu, blanc, rouge à Montparnasse, il s’est dit que la France n’était pas aussi « raciste et violente » qu’il le pensait. « Enfin, on m’accepte tel que je suis », se rappelle-t-il. « Je me suis tourné vers l’Algérie parce que la République m’a tourné le dos », se justifie-t-il. […]

Il n’avait jamais rompu les liens avec sa seconde patrie : « Enfant, je passais tous mes étés au bled », raconte-t-il. La vie est plus simple sous le soleil du Sahara, plus exactement à El Oued, sa terre natale, situé à l’est du pays. A partir de l’an 2000, il multiplie les allers-retours entre les deux rives de la Méditerranée et, après la France, il veut participer à la transformation politique de l’Algérie. […]

Le Monde

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