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El Mouhoub Mouhoud est professeur d’économie. Chercheur au Laboratoire d’Économie de Dauphine, il a été le premier économiste en France à mettre en évidence et à analyser tant sur le plan théorique qu’empirique, le phénomène de relocalisation industrielle.

[…] Peut-on établir – comme le gouvernement semble l’annoncer – des « quotas non limitatifs » (sic) avec pour objectif de piloter l’immigration à des fins d’emplois en fonction des besoins de l’économie ? Cela ouvrirait à un nombre plus élevé de métiers que la liste actuelle n’en propose. Ou bien veut-on annoncer que l’immigration sera contrôlée par des quotas pour restreindre les flux actuels pourtant extrêmement faibles? Les clarifications attendues seront les bienvenues.

Car il y a un problème de fond : nous savons que la liste des métiers instaurée depuis 2008, révisée en 2011 et 2013, est d’une efficacité limitée. Les listes de métiers dits en tension ne couvrent qu’une faible partie des emplois occupés par les migrants primo-arrivants. En 2013, à peine plus de la moitié des migrants accueillis à titre professionnel répondent à des besoins identifiés par cette fameuse liste. De même, quand le gouvernement préconise de négocier avec les pays d’origine pour réguler l’immigration à des fins d’emplois, pourquoi n’évoque-t-on pas ce qui existe déjà ? A-t-on seulement évalué les accords de gestion concertée (AGC) de l’immigration signés entre la France et certains pays d’Afrique qui combinent à la fois le critère de nationalité et des métiers en tension? […]

Le Monde

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