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Tarjimly  est une application pour smartphone qui aide les réfugiés à se faire comprendre partout dans le monde. Elle a été développée par Aziz Alghunaim et Atif Javed, étudiants ouzbeks du très prestigieux MIT, tous deux issus de familles de réfugiés.

En développement depuis un an, l’application vient d’être lancée officiellement. Elle met en contact des traducteurs bénévoles, des migrants, des associations et des avocats dans une démarche d’aide immédiate.

Tarjimly se présente comme un service sur Facebook Messenger. Il suffit d’indiquer la langue de traduction et le logiciel trouve un traducteur et le connecte en 90 secondes en moyenne. Pour garantir cette rapidité, l’application fouille dans sa base de données de volontaires et trouve les utilisateurs les plus susceptibles de réagir rapidement. Une fois trouvés, elle connecte les deux personnes via l’interface de discussion. Pour rendre les choses plus faciles et anonymes, les messages sont relayés par les serveurs de Tarjimly qui masquent les identifiants des utilisateurs, ainsi que leur localisation.

L’utilisateur peut saisir du texte ou envoyer des messages vocaux. Le traducteur bénévole se contente alors de traduire et de renvoyer la réponse pour que l’utilisateur puisse partager avec l’interlocuteur qui se trouve en face de lui.

Le projet a été lancé en réaction au “Muslim Ban”, le décret anti-migration de Donald Trump qui vise à interdire l’entrée sur le territoire des ressortissants de six pays. Les deux ingénieurs sont partis du constat qu’il n’existe pas assez de traducteurs qui se déplacent et travaillent pour faciliter le travail des associations avec les migrants. Par ailleurs, les rares traducteurs demandent environ 80 dollars par heure, une véritable fortune pour les migrants.

Tarjimly est déjà un véritable succès: 2’500 traducteurs bénévoles se sont inscrits sur la plateforme, 16 langues sont disponibles – l’anglais, l’arabe, le perse, le pachto, l’urdu, l’espagnol, le français, le grec, le bengali et d’autres.

Plusieurs applications existent, parmi lesquelles RefAid qui permet de connecter les migrants à de nombreux services, mais environ 25% ‘entre elles disparaissent dans la première année, et 30% n’ont pas ou plus de mises à jour. Le business est très opportuniste.

RefAid est avec Tarjimly l’une des rares applications qui dure. Présente dans 22 pays, elle très simple à utiliser, elle est très visuelle et indique l’emplacement et les types de services disponibles sur une carte, avec des informations sur les horaires d’ouverture et la proximité.

Tous les renseignements fournis proviennent d’organisations caritatives dignes de confiance. Les pictogrammes sont faciles à comprendre et aucune info ne nécessite de parler une langue précise. Les services répertoriés comprennent l’aide juridique, la nourriture, le logement, l’eau, l’aide aux parents et aux enfants, les enfants non accompagnés, la santé, l’éducation, les toilettes et les douches.

RefAid compte des milliers d’utilisateurs et plus de 1’500 organisations humanitaires l’utilisent. Elle est 100% gratuite pour les migrants et fonctionne avec un système de version payante pour les pros.

Les développeurs ont lancé en 2017 une autre application, Refugeye, qui va encore plus loin en proposant 150 pictogrammes pour décrire des besoins précis du quotidien. Cette bibliothèque universelle de signes augmente régulièrement, elle est 100% gratuite et est utilisée notamment par les sauveteurs de migrants ou dans les camps de réfugiés par les ONG.

RTS

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