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Cela fait presque un an que Mamadou (surnom) a quitté Tunis. Grace à la solidarité de quelques personnes il a pu rejoindre Abidjan et fuir l’esclavage moderne qu’il endurait à la Villa Punique, une maison d’hôte à Sidi Bou Saïd tenue par une prétendue intellectuelle, universitaire de renommée et « baldia » de Torbét El Bey. Mamadou n’a pas pu porter plainte de peur de perdre sa dernière paye ou de se retrouver coincer en Tunisie, mais aussi par gentillesse pour l’un des membres de cette famille qui le traitait « mieux » que sa patronne.

Le « Petit », comme elle insiste à l’appeler, se coltine toutes les corvées, il est en garde-à-vous-même quand rien n’est à faire. C’est le bon à tout ; ménages, jardinage, courses, sécurité, accueil des hôtes et surtout la cruauté de la propriétaire de la Villa. Sans contrat ni assurances, il dépend de la paye qu’on lui donne chaque 2, 3 voir 4 mois.
Il habite les 15m2 du débarras de la Villa transformé en taudis et est interdit de sortie sauf une fois par mois. Nous avons vu la haine de classe et le racisme que la proprio lui infligeait. « Chacun est à sa place, il n’est pas comme nous et « on » n’est pas comme lui » disait-elle quand ça a dégénéré, avec le piteux complexe d’identification aux « blancs » et la rhétorique apartheid de la « cohabitation ».

A Sidi Bou Said et dans d’autres pavillons de la banlieue riche l’esclavage moderne est monnaie courante. « Zrog », habitants des environs pauvres, noirs et récemment – à la mode – des femmes du Philippines sont victimes de traites, de confiscations de passeports, d’esclavage et d’abus de toutes sortes. […]

Tunis Tribune

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