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Les contes se sont transmis à la fois verticalement dans les populations ancestrales, des parents aux enfants, mais aussi horizontalement, entre sociétés contemporaines. Dans leur article, les chercheurs montrent que les traditions orales des contes trouvent probablement leur origine bien avant l’émergence de la littérature, comme l’explique Sara Graca Da Silva. « Certaines de ces histoires remontent beaucoup plus loin que les premiers enregistrements littéraires, et bien plus loin que la mythologie classique – certaines versions de ces histoires apparaissent dans des textes latins et grecs -, mais nos résultats suggèrent qu’ils sont beaucoup plus vieux que cela. »

Par exemple, des contes comme La Belle et la Bête ou Le nain Tracassin, populaire en Allemagne, remonteraient à plusieurs milliers d’années, même avant l’apparition des langues comme l’anglais ou le français. Ces deux contes ont été écrits aux 17e et 18e siècles et ont des équivalents dans la mythologie grecque et romaine. Mais la reconstruction de l’arbre des contes montre qu’ils sont encore plus anciens.

Le nain Tracassin est un des contes de Grimm et possède de nombreuses variantes. Au Royaume-Uni, il s’appelle Tom Tit Tot et, en France, il est aussi connu sous le nom d’Outroupistache. Tracassin apparaît dans Shrek 4 où il est l’un des principaux personnages. La Belle et la Bête a été écrit pour la première fois par l’auteure française Gabrielle-Suzanne Barbot de Villeneuve et sa version a ensuite été reprise par Jeanne-Marie Leprince de Beaumont. Ces contes auraient en réalité environ 4.000 ans.

Jacques et le Haricot magique, quant à lui, trouve ses racines dans un groupe d’histoires regroupées autour du thème d’un garçon qui vole le trésor d’un ogre. Cette histoire aurait environ 5.000 ans. Plus vieux encore : Le Forgeron et le diable, qui raconte l’histoire d’un forgeron qui vend son âme en faisant un pacte avec le diable pour acquérir des pouvoirs surnaturels. Ce thème faustien remonterait à 6.000 ans, c’est-à-dire l’âge de bronze.

Pour Jamshid Tehrani, « nous estimons qu’il est assez remarquable que ces histoires aient survécu sans être écrites. Elles étaient racontées même avant que l’anglais, le français et l’italien existent. Elles ont probablement été dites dans une langue indo-européenne éteinte ».

(Merci à Kelt Brotherhood)

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