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En Mai 68, la mère de Kiyémis venait de voir le jour. Sa famille vivait au Cameroun, loin des barricades du Quartier Latin. Ce n’est que bien plus tard, au lycée, que cette jeune femme, née en région parisienne, en entend parler pour la première fois.

Derrière ce pseudonyme, une contraction du prénom de sa mère et sa grand-mère, se trouve l’une des figures de l’afroféminisme en France, un courant du féminisme dans lequel les femmes noires ne luttent pas seulement contre le sexisme mais aussi contre le racisme dont elles sont victimes. Kiyémis a publié en mars 2018 son premier recueil de poèmes, “À nos humanités révoltées”, produit de ses réflexions sur l’oppression, les luttes multiples qui en découlent.

Kiyémis a fait des études d’histoire, elle estime donc que son point de vue est “biaisé” sur Mai 68. Cependant, une chose l’étonne. «J’ai en tête les manifestations, les barricades mais ce n’est que quand j’en ai parlé avec mes amis antillais que j’ai entendu parler de Mai 67 en Guadeloupe. J’avais jusqu’à présent une image très blanche de Mai 68.»[…]

Cela n’empêche pas Kiyémis de se reconnaître dans certaines idées de Mai 68, «Sous les pavés la plage, l’idée que tout n’est pas fixé, c’est une belle idée», résume-t-elle. Cependant, elle est loin d’être nostalgique de cette époque, «vue la place de la femme noire à l’époque, je n’aurais pas aimé vivre ce moment».[…]

Et ce Mai 2018 concernerait tout le monde. «J’imagine un front uni qui mêlerait les problématiques de tous les travailleurs et étudiants, les problématiques autour du racisme de toutes les personnes qu’elles soient françaises ou étrangères».

Une lutte qui n’est pas si utopique puisque Kiyémis cite certaines occupations de facs qui ont eu lieu en faveur des réfugiés, demandeurs d’asile et d’exilés, à Paris 8 par exemple. «Ce sont des dynamiques à souligner», se félicite-t-elle.[…]

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