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Alternative für Deutschland pourrait disposer de 86 à 89 députés dans la prochaine Assemblée à l’issue du scrutin de dimanche. L’arrivée à la chambre des députés de la droite radicale constitue un tournant dans l’histoire allemande d’après-guerre.

(…) Angela Merkel est-elle la «mère de l’AfD», comme l’a écrit Der Spiegel dans un éditorial d’une extrême dureté? Presque chaque meeting de campagne de la chancelière a été perturbé par des sympathisants de l’Alternative für Deutschland qui la dénoncent comme une «traitre au peuple» ou qui scandent des «Merkel dégage» pour couvrir sa voix. Ils conspuent sa politique d’asile et d’accueil d’une immigration «musulmane», l’accusent de dilapider leur épargne pour sauver l’Europe, regrettent qu’avec elle l’Allemagne ait pris ses distances avec la Russie, se plaignent de leur situation sociale.

Alice Weidel, la tête de liste de l’AfD, a promis de demander au Bundestag «la mise en place d’une commission d’enquête sur la politique migratoire d’Angela Merkel». Elle voudrait aussi la traîner devant un tribunal. Pour elle, la chancelière «a mis en danger» l’Allemagne. Alice Weidel a aussi mené campagne en promettant une «immigration négative». Pour leur dernière conférence de presse programmatique, lundi dernier, Weidel et Gauland avaient enfin choisi deux thèmes: l’islam et la criminalité. «L’Allemagne est devenue un refuge pour les criminels et les terroristes du monde entier», a accusé Alice Weidel.

2015 a été l’année de la deuxième naissance de l’AfD. Le parti n’était encore qu’une petite formation eurosceptique protestataire à l’avenir incertain, puisqu’en 2013 l’AfD avait raté son entrée au Bundestag avec seulement 4,9 % quand il en fallait 5 %. Mais la crise des migrants a réveillé les angoisses identitaires allemandes et l’AfD, qui a atteint jusqu’à 15 % d’intentions de vote dans les sondages, s’est installé dans les

L’électorat de l’AfD est plus complexe que l’agrégation des quelques courants d’extrême droite marginaux. Le parti puise surtout ses ressources parmi les déçus des partis traditionnels et des abstentionnistes. «Pour ces électeurs, il y a un sentiment d’impuissance dans la démocratie allemande: peu importe ce qu’ils disent, Angela Merkel reste», explique Timo Lochocki, spécialiste des populistes au German Marshall Fund à Berlin. L’incapacité de la CDU/CSU à incarner une politique conservatrice a laissé un espace à l’AfD tout comme le sentiment d’indifférenciation au sein de la grande coalition.

Le Figaro

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