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Zemmour, Rioufol ou Sapir : la plupart restent flous sur leurs intentions, peu se prononcent ouvertement en faveur du FN.

«Cinq ans de plus.» En une de Valeurs actuelles la semaine dernière, le titre imprimé sous le visage d’Emmanuel Macron résume bien l’état d’esprit de ceux qu’on appelle couramment les «néoréacs», ces personnes qui, de Valeurs actuelles à Causeur en passant par le Figaro, ont pour principale occupation de propager les idées réactionnaires. Que vont-ils faire maintenant qu’une candidate incarnant cette droite, Marine Le Pen, est au second tour de l’élection présidentielle ?

N’entretenons pas de faux suspense : sauf exceptions, on ne saura pas pour qui Eric Zemmour, Ivan Rioufol et autre Gilles-William Goldnadel voteront. Mais à travers les chroniques, les blogs ou des tweets comme celui du journaliste André Bercoff (Valeurs actuelles) estimant que «Macron sera élu parce que la décomposition française, au stade où elle en est, ne peut que kiffer un Pokémon Go transgenre et attrape-tout», on entend jouer dans cette petite bande une sérénade nettement plus antimacroniste qu’antilepéniste.

Premier argument : la victoire d’Emmanuel Macron, candidat de l’«open space», selon Alain Finkielkraut, est déjà actée car telle a été la décision d’un «système». «Tout a été fait au premier tour, c’était le but d’ailleurs», estime le philosophe grognon libertaire Michel Onfray dans l’émission Polonium de Natacha Polony, sur Paris Première. La «France périphérique» (les travaux de l’essayiste Christophe Guilluy sont abondamment cités), qui est supposée avoir voté Le Pen, va en reprendre pour cinq ans. «L’homme qui affirme que la culture française n’existe pas va s’asseoir dans le fauteuil de Charles de Gaulle, Georges Pompidou et François Mitterrand», acte Eric Zemmour sur RTL.

Deuxième argument : l’absence de danger du Front national. Sur le site de Causeur, on lit ainsi un texte d’Anne-Marie Le Pourhiet, spécialiste de droit constitutionnel, membre de la fondation Res Publica fondée par Jean-Pierre Chevènement, qui explique que «de Macron ou Le Pen, l’antirépublicain n’est pas celui qu’on croit». «Ni la limitation importante de l’immigration ni les mesures accordant une priorité d’embauche aux nationaux […] ne sont contraires aux valeurs républicaines», avance-t-elle concernant Le Pen, tandis que chez Macron, «repentance coloniale […], généralisation des discriminations positives, déni stupéfiant et répété de la culture française» seraient constitutifs d’une «désaffiliation républicaine». […]

Libération

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