Fdesouche

Editorial du Monde du 15 04 2017.

Peut-être le scrutin de 2017 sera-t-il jugé, demain, à l’origine d’un cours nouveau de notre vie publique. Pour l’heure, il apparaît surtout comme le moteur d’une décomposition accélérée du paysage politique.

Les candidats des deux grands partis qui ont gouverné le pays depuis des décennies – socialistes et droite républicaine – recueillent à peine plus du quart des intentions de vote à quelques jours seulement du premier tour et sont menacés d’être éliminés. Même lors de l’élection atypique de 2002, l’on était encore très loin d’un tel effondrement. Gauche radicale et extrême droite nationaliste, qui se contentaient jusqu’à présent de faire « turbuler » le système, semblent aujourd’hui en capacité de se qualifier pour le tour décisif. […]

Nul doute que les gouvernants d’hier et d’aujourd’hui sont les premiers responsables de cet engouement pour les projets les plus irréalistes ou les plus contestables. En échouant à résoudre quelques problèmes clés – chômage massif et endémique, compétitivité des entreprises, inégalités sociales et territoriales, enlisement du projet européen… –, ils ont miné la confiance des Français dans leurs dirigeants.

Est-ce une raison pour jeter le bébé avec l’eau du bain ? […]

Le Monde

Fdesouche sur les réseaux sociaux