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Une nouvelle vague de prostituées africaines s’accompagne de l’apparition de femmes proxénètes liées à de mystérieuses organisations criminelles. La police fédérale [suisse] étudie le phénomène avec attention.

De nouvelles figures attirent, depuis un peu plus d’un an, l’attention de la police à Lausanne: des Nigérianes d’âge mûr, régulièrement surprises en train de «tourner» autour de compatriotes beaucoup plus jeunes s’adonnant à la prostitution. «Leur comportement est douteux mais nous n’avons pas de quoi ouvrir des enquêtes sur elles, confie Arnold Poot, répondant presse de la police cantonale vaudoise. Nous nous contentons d’être attentifs à leurs opérations.» Attentifs pour le cas où ces femmes seraient des «mamas» (ou «madames»), à savoir, en français courant, des proxénètes.
Le nombre de prostituées nigérianes a rapidement augmenté dans la capitale vaudoise […] […] La quasi-totalité de ces Nigérianes proviennent du même endroit, l’Etat d’Edo, une région qui ne représente pourtant que 2% de la population du pays. Et la plupart disparaissent mystérieusement des centres d’accueil où l’Italie tente de regrouper les cohortes d’immigrés qui débarquent sur ses rives […] A force d’enquêter, policiers, chercheurs et journalistes ont tout de même fini par arracher des bribes de confidences.[…] Une «gentille dame» ou un «ami» du père qui débarque à l’improviste et propose à l’une des grandes filles un emploi de baby-sitter ou de serveuse en Europe. Le rêve.
[…] La malheureuse élue entame son voyage dans la masure d’un sorcier qui la déshabille et prélève sur son corps des cheveux, des poils pubiens, des bouts d’ongle et des morceaux de peau qu’il enferme dans une petite boîte. […] Au cœur de ces organisations figurent les «mamas», d’anciennes prostituées qui «ont réussi» et, après avoir remboursé leur dette, se sont converties en proxénètes. Elles tiennent un rôle pivot dans la traite des Nigérianes.[…] Les «mamas» collaborent également avec d’autres réseaux pour mener leurs activités.[…] La police espagnole a levé légèrement le voile sur ce genre de coopération en arrêtant l’an dernier […] plusieurs membres d’une fraternité nigériane du nom de Supreme Eiye. […] Les prostituées nigérianes baignent depuis leur plus tendre enfance dans la religion animiste. […] Elles ont la conviction de s’être placées sous le pouvoir de forces obscures et d’encourir les pires châtiments si elles trahissent ceux qui les y ont conduites.
[…] Nombre d’entre elles sont si convaincues qu’il va leur arriver malheur qu’elles développent de graves troubles psychosomatiques. Maux qu’elles attribuent […] au pouvoir magique de la cérémonie à laquelle elles ont assisté, le «juju».
Le Temps

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